Western Story
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 Exil... [PV Colton]

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Nina Fernandez

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MessageSujet: Exil... [PV Colton]   Exil... [PV Colton] EmptyDim 1 Mar - 1:45

Le soleil était très bas sur l’horizon lorsque le couple de cavaliers franchit les limites de la ville fantôme. Tombstone, une ville prospère autrefois mais qui aujourd’hui était abandonnée. Personne ne savait plus vraiment ce qui avait conduit les habitants à déserter les lieux les uns après les autres jusqu’à ce qu’il ne reste plus que des bâtiments vides et pour toute vie, des brindilles soulevées par le vent dans les rues. Une rumeur prétendait qu’une importante quantité d’or était restée dans le coffre fort de la banque depuis les années de prospérité. Mais nul n’avait jamais pu confirmer cette histoire et en passant devant le bâtiment en ruines, Nina se fit la réflexion qu’elle n’était pas franchement curieuse d’aller vérifier par elle-même. Non que la peur l’en empêche, il en fallait beaucoup pour l’effrayer. Mais elle n’était pas non plus du genre à provoquer les ennuis et de plus, elle avait eu son lot d’émotions pour la journée.

Les deux amants avaient ralenti l’allure en entrant dans la ville et parvenus devant l’ancien saloon, ils descendirent de cheval. Les mains posées prudemment sur leurs colts respectifs, prêts à dégainer au moindre signe suspect, ils gravirent les trois marches qui les séparaient de l’entrée et poussèrent chacun une des doubles portes pour pénétrer ensemble à l’intérieur. L’endroit abandonné depuis bien longtemps était lugubre. De plus, la nuit naissante faisait naître des ombres aux proportions démesurées qui auraient suffit à effrayer de moins endurcis qu’eux. Avisant une lampe à huile abandonnée sur un table encore miraculeusement debout, la mexicaine s’approcha et s’en saisit. La chance semblait être avec eux, il y avait encore du combustible à l’intérieur. Devinant les intentions de sa compagne, Colton avait déjà sorti la petite boîte métallique qui protégeait ses allumettes. Bientôt une pâle lueur éclaira leurs pas. Parcourant la pièce du regard, Nina commenta, pince sans rire :

- J’ai déjà vu plus accueillant…

Tout aussi prudemment qu’ils avaient franchi les portes, le couple monta à l’étage. Les marches de l’escalier grinçaient à chacun de leurs pas. La lampe à la main, Nina marchait en tête. Ils inspectèrent chacune des chambres qui se trouvaient de part et d’autre d’un long couloir. Partout, le mobilier avait été investi par la poussière et les toiles d’araignées. Si les lits avaient dû être confortables à une époque, on avait aujourd’hui autant envie de s’y allonger que d’être jeté en pâture aux vautours. Lorsqu’ils eurent ouvert toutes les portes et vérifié que les chambres étaient bien toutes vides, la mexicaine fit un nouveau commentaire.

- Je vote pour dormir par terre dans la salle.

Plus assurés, à présent qu’ils avaient inspecté les lieux, ils redescendirent pour retourner auprès des chevaux. La nuit était tout à fait tombée et les pauvres bêtes ne semblaient pas rassurées dans cet environnement inquiétant. La jeune femme prit un moment pour flatter sa propre monture et la calmer un peu. Elle avait pout habitude de ne jamais l’attacher. L’animal restait toujours là où elle le lui avait demandé et ainsi elle était toujours prête à partir rapidement en cas de besoin. Se tournant vers son époux, Nina proposa :

- On devrait laisser les sacoches sur les chevaux et ne sortir que ce dont on a besoin pour cette nuit. On pourra plus facilement s’organiser demain quand il fera jour. Qu’en dis-tu ?

C’était une impression étrange que de devoir à présent compter sur un autre avis que le sien avant d’exécuter un plan. Non que ça lui déplaise, mais elle allait devoir s’habituer à ne plus être seule.


Dernière édition par Nina Fernandez le Ven 13 Mar - 21:51, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Exil... [PV Colton]   Exil... [PV Colton] EmptyDim 1 Mar - 16:19

Le voyage jusqu'à Tombstone avait été tout sauf éprouvant. Les deux amants l'avaient principalement passé à se lancer sourires et regards entendus, heureux de leur nouvelle situation, même si désormais, apprendre à vivre à deux leur serait plus difficile qu'ils ne le pensaient. Mais ils avaient le temps avant de le découvrir, tout leur temps, ainsi que bien des nouveaux problèmes à résoudre. Car le Destin n'aime pas forcément voir deux de ses fils les plus prometteurs s'entrelacer de cette manière, assurant à coup sûr un avenir radieux pour certaines personnes et beaucoup plus sombre pour d'autres. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'Univers s'arrange toujours pour rééquilibrer la balance, quoi qu'il arrive...

Etouffant un baîllement en voyant le soleil se coucher peu à peu derrière l'horizon, le jeune homme s'interrogea sur leur véritable besoin de demeurer à Tombstone. Après tout, ils avaient eu assez de vivres de la part des Indiens pour tenir deux semaines, certes, mais cela leur permettait également de faire la traversée vers une autre ville. Cependant, cette hypothétique "autre ville" était sans doute loin, plus loin encore qu'ils ne le croyaient. D'autre part, Colton avait un sérieux besoin de se trouver du travail, car même l'argent qu'il avait sur lui n'était pas suffisant pour payer plus de quelques repas, et comme il avait dû dépenser beaucoup afin d'obtenir des provisions chez les Indiens, bien que son amante avait tenté de tout payé, il n'avait presque plus un denier en poche. Le mieux était donc de retourner à Dodge une fois les ennuis calmés afin de pouvoir profiter de la paix relative ainsi que du travail. Cette ville n'était peut-être pas réputée pour son calme, mais à coup sûr pour le nombre croissant de desperados qui s'y planquaient, sans compter les magouilles politiques qui pouvaient s'y dérouler. Un endroit de rêve pour tout mercenaire ou chasseur de primes. Et même si Wales n'aimait pas particulièrement travailler avec ce genre de racailles, il n'était pas pour autant du genre à cracher sur le boulot ou les collaborations, surtout si celles-ci se faisaient rares.

S'arrêtant devant le saloon, le mercenaire attacha son cheval. Certes, il se doutait qu'il ne fuirait pas pendant la nuit, mais rien ne lui disait qu'un voleur de cheval ne passerait pas, et cela le ralentirait pendant quelques minutes, le temps suffisant pour l'animal de se mettre à ruer et hennir suffisament fort pour que son propriétaire surgisse soudainement du saloon en ruines. Voyant que Nina ne se donnait même pas cette peine, il s'interrogea, avant de renoncer. Elle savait ce qu'elle faisait, bien que le pistolero ait bien moins confiance en Dame Chance. Avisant une lampe à huile, que la Hors-la-Loi alluma à l'aide de son époux, les jeunes mariés eurent droit à une visite privée de l'imposant, et autrefois luxueux, saloon. Montant à l'étage, ils s'assurèrent que celui-ci était bien entièrement vide, mais constatèrent par la même occasion l'état plus que moisi des lits présents. Avec un humour particulièrement sarcastique, la jeune femme souhaita dormir sur le plancher, dans la salle. Aucun ennui pour Colton, qui possédait une couverture pour les nuits froides, et il se doutait que sa jeune femme en possédait une également. Aussi, après quelques instants de réflexion, le jeune homme finit par hocher la tête, convaincu.


"Si tel est ton désir, très chère..."

Puis, Fernandez se mit à expliquer très simplement ses intentions, autant pour la soirée que pour la journée du lendemain, ce à quoi le jeune homme hocha la tête, avant de répliquer :

"Ca me va. Par la suite, il nous faudra peut-être fouiller un peu la ville, histoire de trouver un meilleur endroit pour dormir, ou autre chose. Peut-être même qu'il existe quelque chose que l'on pourrait encore utiliser. Après, il faudra établir une ligne de défense. Tombstone est la "ville" la plus proche de Dodge, alors si nos assaillants à l'Alhambra ont décidé de quitter la cité, il y a de fortes chances pour qu'ils nous rejoignent ici."

Il sortit, et s'en alla prendre sa couverture, celle de Nina, ainsi qu'assez de nourriture pour deux pour la soirée. Le mercenaire ne raffollait guère du pemmican, mais il allait devoir s'en contenter à un moment ou un autre, quoi qu'il arrive. Aussi, lorsqu'il revint, il étala les couvertures et s'assit dessus, laissant sa bien-aimée le rejoindre, tandis qu'ils s'offraient un frugal mais consistant repas. Une fois leurs estomacs remplis, le pistolero lâcha :

"Mieux vaudrait établir des tours de garde, au cas ou nous aurions de la visite pendant la nuit. Je prend le premier tour."

Déposant un baiser sur les lèvres de la jeune femme, il se leva de son lieu de repos et, lui adressant un dernier sourire, saisit son fusil, le chargea, et vint se positionner sous les doubles portes du saloon, prêt à faire feu au moindre ennui. Son épouse se chargerait d'éteindre la lampe à huile dès qu'elle se coucherait.
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MessageSujet: Re: Exil... [PV Colton]   Exil... [PV Colton] EmptyMer 4 Mar - 0:31

Les deux amants partagèrent un repas rapide avant de se préparer pour la nuit. Comme Colton l’avait judicieusement suggéré, ils dormiraient chacun à leur tour, tandis que l’autre monterait la garde. Ils n’avaient aucune idée de ce qui pouvait les attendre dans cette ville abandonnée. Et si le saloon en ruines leur offrait une relative protection, Nina devait bien avouer qu’elle avait une nette préférence pour les endroits isolés en pleine nature. Ici, bien qu’ils se soient assurés que l’endroit était vide, elle avait la désagréable sensation d’être épiée, que quelqu’un tapi dans l’ombre surveillait leurs moindres faits et gestes, prêt à exploiter la moindre seconde d’inattention. Elle n’aimait pas du tout l’idée de se trouver dans un endroit que les habitants avaient fui sans qu’on en connaisse la raison. Or une raison il y en avait forcément une. On ne déserte pas une ville comme ça, sans que rien ne nous y pousse. Et encore moins une ville prospère comme l’était Tombstone avant d’être abandonnée.

C’est dans cet état d’esprit que la mexicaine s’installa pour dormir tandis que son mari prenait le premier tour de garde. Une fois qu’elle eut installé les couvertures de façon à amortir un peu la dureté du plancher, elle s’allongea, se servant de sa veste roulée en boule comme oreiller. Elle n’avait pas pris la peine cette fois de se mettre plus à l’aise et avait gardé son corset autour de la taille et ses armes sur les hanches. Ainsi, à la moindre alerte, elle était prête à agir ou à lever le camp. La jeune femme tourna la molette de la lampe à huile pour l’éteindre et, une main sur la crosse d’un de ses colts, elle ferma les yeux. Elle ne mit que peu de temps à s’endormir. La route depuis le village indien avait été longue et ce temps de sommeil était le bienvenu. Cependant, comme à chaque fois qu’elle dormait dans un lieu hostile, tous ses sens restaient en éveil. Comme on dit, elle ne dormait que d’un œil et était prête à bondir au moindre bruit suspect. Vers le milieu de la nuit, elle vint prendre la place de son époux, à l’affût près des portes du saloon tandis que le pistolero allait à son tour prendre un peu de repos.

La nuit s’écoula ainsi sans qu’aucun incident ne vienne la troubler. Nina fut néanmoins soulagée de voir le soleil se lever et relâchant sa vigilance s’autorisa à aller profiter des premiers rayons sur le perron. Dans le jour le jour naissant, elle put observer à loisir l’état de délabrement dans lequel se trouvait la ville. Elle avait déjà constaté l’étendue des ruines à leur arrivée la veille au soir, mais là, en pleine lumière, l’abandon était encore plus flagrant. Le plus troublant était peut-être le silence. Un silence pesant dans un lieu qui avait connu une telle animation autrefois. Un peu plus loin dans la rue, un chariot gisait, laissé là sans attelage. Il semblait si abîmé que la jeune femme se demanda s’il pouvait encore rouler.


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MessageSujet: Re: Exil... [PV Colton]   Exil... [PV Colton] EmptyDim 15 Mar - 14:07

Dix ans. Dix ans, soixante-quatre jours et cette matinée. Voilà depuis combien de temps la ville de Tombstone était laissée à l'abandon. Du jour au lendemain, tous ses habitants avaient fait leurs baluchons et s'étaient enfuis, quittant cette ville qui avait été leur berceau pour certains, sans jamais expliquer pour quelle raison, et les rares habitants qui avaient été interrogés sur ce sujet étaient demeurés muets comme des tombes. Certes, il n'était pas rare que des villes deviennent des cités fantômes du fait de la fièvre de l'or, qui poussait les habitants à une exode massive vers un coin bien plus riche en métal jaune. Mais le mutisme des ex-citoyens de Tombstone, allié à la vitesse impressionnante de leur fuite, alimentait grandement les rumeurs. Beaucoup avaient disparus. Aujourd'hui, on prétendait que ce qui restait de la banque dissimulait un trésor suffisamment colossal pour mettre à l'abri du besoin durant toute une vie, mais gardé par une armée de spectres meurtriers, tuant tous les intrus qui tentaient de s'approprier leur bien, pour faire un gardien fantômatique supplémentaire.

Ce fut la tête farcie d'interrogations de ce genre que Colton abandonna la surveillance à Nina afin de pouvoir se coucher. Il mit de longues heures à se tourner et se retourner, incapable de trouver le repos. Mais il lui semblait que son épouse avait dû subir un sort identique, et aucun n'eut droit au sommeil réparateur auquel ils aspiraient. Soupirant, le pistolero se redressa en même temps que le soleil, priant que leurs travaux de préparations et de protections qu'ils entameraient aujourd'hui leur suffirait à s'endormir en toute quiétude. Assis dans sa couche, il attendait un peu, cherchant Nina du regard, dont les bottes étaient clairement visibles sous la double porte du saloon.

Alors que son ventre émit un grognement de protestation, Colton grimaça en se mettant sur ses deux pieds, et il manqua de s'écrouler à plusieurs reprises. S'emparant de deux fruits, il sortit du saloon, rejoignant sa "tendre" épouse, qui contemplait les rues de Tombstone d'un air à la fois inquiet et curieux. Une fois de plus, le mercenaire s'étonna du fait que les deux amants ne se connaissaient que depuis quelques jours, mais que les aventures qu'ils avaient vécu jusqu'à présent les avaient tant rapproché que le pistolero était persuadé de l'avoir eu à ses côtés depuis toujours. Etrangement, en humant l'air, le jeune homme eut la soudaine sensation d'un malaise qui s'insinuait dans son être. Oui, quelque chose s'était passé ici, quelque chose que le Destin n'avait pas accepté avant d'annuler la partie pour redistribuer les pièces. C'était fort possible, surtout depuis que Wales connaissait les formidables capacités de la magie des indiens. Mais pourquoi avait-il autant l'impression qu'il était lié à cet évènement ?

Jetant un regard à Nina, il sut inconsciemment qu'elle semblait éprouver la même chose. Pourtant, il n'avait jamais mit les pieds à Tombstone. Même si sa réputation le précédait dans tout l'Ouest, le jeune homme n'était jamais venu en Arizona, alors pourquoi cette impression mesquine, qui lui rongeait les entrailles comme un gaz empoisonné ?

Revenant de ses pensées, il tendit un des fruit vers sa femme, avant de s'apprêter à mordre dans le sien, lorsqu'un courant d'air glacé vint violemment les faire trembler. Jetant un oeil à son petit déjeuner, Colton eut un fulgurant réflexe et le jeta au loin, après avoir vu les énormes vers qui s'étaient soudainement mit à en sortir. A peine cette action fut elle accompli que la pomme s'écrasa contre le sol, explosant comme une tomate pourrie, répandant sur le sol une étrange substance noire, d'où s'échappait un gaz mortellement acide.

Les mains sur ses colts, le pistolero regarda autour de lui, incapable de comprendre ce qui avait causé un tel phénomène, lorsque des murmures commencèrent à envahir la cité fantôme. Des gémissements, des pleurs, des cris, qui venaient d'hommes, de femmes et d'enfants, mais personne ne vivait plus dans cette ville. Alors pourquoi ?

L'impression fugace d'avoir gagné une journée fut remplacé subrepticement par une peur viscérale. Saisissant le bras de Nina, il l'attira à sa suite à l'intérieur du saloon, tandis qu'au-dessus de leurs têtes s'étiraient de lourds nuages noirs, gorgés de pluie et de tonnerre, faisant presqu'aussitôt éclater un orage si puissant que les ruines du saloon tremblèrent. Chaque coup de tonnerre faisait vibrer les fenêtres, tandis que le moindre éclair, précédant chaque coup de canon d'un millième de seconde, illuminait toute la ville.

Etouffant un juron en voyant l'eau de l'averse s'infiltrer à travers le toit, Wales chercha la porte d'une cave, et s'y rendit. Il revint au bout de quelques secondes avec un marteau et des clous, avant de monter au deuxième étage, lui aussi en pleine inondation. Le visage giflé par l'eau qui lui tombait en trombe dessus, le pistolero donna un violent coup de pied dans un des meubles, mettant celui-ci en morceaux, avant de s'emparer d'un bout de bois le constituant. Plaquant celui-ci contre une des brèches du toit, il martela les clous jusqu'à ce que la protection soit établie, avant de passer à la suivante. Certes, le jeune homme craignait l'eau ou il n'avait pas pied, ainsi que les endroits ou le courant était si fort qu'il devenait impossible de le traverser à pinces, il n'avait pas peur de la pluie. Mais vu la puissance de l'averse, le saloon risquait bien vite de se transformer en maison d'eau s'il n'agissait pas plus rapidement. Il aurait bien emmené Nina à la cave, mais il craignait que celle-ci perde pied et sombre dans la panique dans un lieu aussi exigu. Mieux valait agir en conséquence avant de n'avoir pas d'autre choix.

Aggripant un autre morceau de bois, il plaqua celui-ci contre un nouveau trou et enfonça les clous à une vitesse impressionnante.


Colton avait déja vécu des matinées peu appréciables, mais celle-ci état véritablement la pire de toutes.
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MessageSujet: Re: Exil... [PV Colton]   Exil... [PV Colton] EmptyDim 15 Mar - 20:12

Tandis qu’elle contemplait les rues vides de toute vie, Colton la rejoignit. Nina tourna la tête vers lui et lui adressa un sourire. À sa mine fatiguée, elle en déduisit qu’il n’avait pas plus dormi qu’elle. Elle commençait à s’interroger sur le bien fondé de venir trouver refuge à Tombstone. Après tout ils auraient pu passer leur exil chez les apaches, les indiens auraient été plus que ravis de leur offrir l’hospitalité en dépit de leur premier accueil. Au lieu de ça ils étaient quand même venus jusque là, suivant leur première idée. Mais la jeune femme commençait à regretter cette décision. Cette ville sentait la mort. La vie n’y avait pas sa place et elle avait le sentiment qu’ils n’étaient pas les bienvenus. Il n’y avait personne pour le leur dire et pourtant, il lui semblait que la ville elle-même exprimait son désaccord.

Comme pour confirmer ses soupçons, Colton jeta soudainement au loin la pomme dans laquelle il s’apprêtait à mordre. Le fruit en parfait état une minute plus tôt était soudainement devenu blette et empoisonné. L’atmosphère s’était alourdie et bien que Nina soit d’un naturel très septique, elle ne pouvait pas nier ce qu’elle entendait. Il lui fallait se rendre à l’évidence. Si cette ville n’abritait plus de vie, elle n’en était pas moins habitée.

En moins d’une minute, de lourds nuages noirs s’étaient amoncelés au dessus de leurs têtes, annonçant un violent orage. Les deux amants eurent à peine le temps de rentrer à l’intérieur que déjà une pluie torrentielle s’abattait sur les ruines. Les orages n’étaient pas rares à cette saison mais celui-ci était particulièrement violent et tournait presque à la tempête. Tandis que le pistolero laissait la jeune femme pour descendre à la cave, Nina se résigna à affronter les éléments. Les chevaux étaient toujours devant le saloon et si sa propre monture, libre de se mouvement pouvait se mettre à l’abri, celle de Colton était attachée. La mexicaine ne pouvait se résoudre à laisser les pauvres bêtes ainsi.

Derrière le saloon, elle avait repéré une écurie qui était encore en relativement bon état. Ce ne serait pas la panacée mais au moins les chevaux y seraient à l’abri. D’autant qu’il y avait également toutes leurs affaires dans les sacoches de selles qui ne pouvaient pas rester à la merci de l’averse. La jeune femme commença donc par récupérer vivre et matériel pour les porter à l’intérieur puis entreprit de guider les bêtes vers la vieille écurie. Le vent soufflait si fort qu’elle avait du mal à avancer tandis que le rideau de pluie réduisait considérablement sa vision. Les chevaux quant à eux étaient terrorisés par l’orage et elle devait faire preuve de la plus grande patience pour les conduire à l’abri. Quand ce fut fait, elle reprit tant bien que mal la direction du saloon.

Nina était détrempée. Ses vêtements gorgés d’eau étaient plaqués sur elle. Il ne lui restait pas une parcelle de son corps qui ne soit pas mouillée. Ses longs cheveux dégoulinaient dans son dos et sur le sol tandis que quelques mèches restaient collées sur son visage. Aurait-elle décidé de plonger toute habillée dans le Rio Grande que le résultat n’aurait pas été différent. C’est dans cet état qu’elle rejoignit son époux à l’étage. Bien qu’il ait été un peu préservé du fait qu’il était resté à l’intérieur, il n’en était pas moins trempé lui aussi. Il était occupé à combler frénétiquement les brèches par lesquelles l’eau s’infiltrait et Nina dut crier pour qu’il l’entende par-dessus les bourrasques de vent.

- On ne pourra jamais tout colmater, il faut trouver un autre abri.

Il y avait bien un endroit où ils seraient protégés de la tempête mais cette idée était loin d’enchanter la jeune femme. Entre les éléments déchainés et l’idée d’être enfermée sous terre dans une pièce sans issue, elle avait tendance à trouver la première option plus séduisante. Elle était pourtant forcée d’admettre que la cave leur offrirait de loin le meilleur abri possible. Bien que cette perspective ne lui plaise pas du tout, elle allait devoir passer outre sa claustrophobie. Elle croisa le regard de Colton et n’eut pas besoin d’explications pour savoir qu’il avait eu le même raisonnement qu’elle. Son interrogation muette laissait Nina seul juge. C’était à elle de savoir si elle s’en sentait capable et de prendre une décision. Après un instant, elle hocha la tête.

- Ça va aller…

Les deux amants quittèrent l’étage et le pistolero précéda la jeune femme au sous sol. On y accédait par une trappe derrière le comptoir, de laquelle partait une échelle. Avant de descendre à son tour, la mexicaine lança à son époux les sacoches contenant leurs affaires. Puis prenant une profonde inspiration, elle s’engagea dans le trou, referment la trappe derrière elle. Elle comptait mentalement les barreaux de l’échelle pour se donner du courage et lorsqu’arrivée en bas, elle sentit l’étreinte rassurante des bras de Colton autour d’elle, Nina s’autorisa à relâcher sa respiration qu’elle n’avait pas eu conscience d’avoir bloquée. Une longue attente allait commencer, mais elle avait déjà surmonté sa peur une fois, elle pouvait recommencer.
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MessageSujet: Re: Exil... [PV Colton]   Exil... [PV Colton] EmptyDim 15 Mar - 21:55

Colton avait beau clouer des planches aussi vite qu'il le pouvait, cela n'était malheureusement pas suffisant. Même si sa vitesse pouvait suffire, et s'il y avait eu moins de brèches dans la toiture, il n'aurait pas eu assez de clous ou de planches pour tout combler. Alors qu'il comprenait l'évidence, Nina débarqua soudainement derrière lui, autant trempée, si ce n'était davantage, que lui, avant de lui crier, pour couvrir les hurlements de la tempête, que jamais ils ne parviendraient à achever cet ouvrage. Hochant la tête, Colton remarqua par ailleurs que le vent devenait si puissant que chacune de ses rafales faisait de gros dégâts, arrachant des lattes de bois les unes après les autres, sans compter les tuiles qui s'envolaient en tourbillonnant, menaçant de tuer quiconque se trouverait sur leur trajectoire. Le mercenaire en était persuadé : Si Nina avait été toujours dehors à cet instant, elle aurait probablement été décapité en tentant de sauver les chevaux. Dans son désir de les protéger de l'inondation, Wales avait sous-estimé la puissance de l'ouragan, qui déferlait désormais sur eux avec tant de puissance qu'on aurait pu croire que Dieu lui-même souhaitait faire disparaître de la surface du globe les deux amants. Heureusement, Fernandez s'était montrée plus prudente que lui, et avait mis à l'abri les deux animaux, action que le pistolero avait vu à travers la fenêtre. Fenêtre qui, alors qu'il emboîtait le pas de son épouse pour la suivre vers le seul abri, la cave, explosa en un tourbillon de verre et de bois, et ce ne fut que de justesse que les débris ratèrent les amants. Jetant un regard à la hors-la-Loi, connaissant la peur panique qui pouvait la saisir dans des lieux clos, celle-ci lui répondit d'un hochement de tête, avant de confirmer par la parole que tout irait bien.

Chaque pas se révélait une véritable torture. Le vent et la pluie n'étaient en rien stoppés par le bois et la pierre qui forgeaient les murs du saloon, et celui-ci commençait à se déagréger sous l'impulsion des éléments, furieux de voir leurs proies mettre tant d'ardeurs à leur échapper. Bientôt, les deux amants n'arrivèrent même plus à respirer, à cause de la pression du vent glacial qui leur arrivait de tout côté.

Lorsqu'ils atteignirent la trappe, le jeune homme s'apprêta à faire descendre Nina en priorité, mais celle-ci, d'un regard, lui désigna les sacoches, qui contenaient leurs affaires et leurs vivres. Le jeune homme savait qu'il était inutile de discuter, et emprunta l'échelle. Arrivé à mi-distance, il lâcha les barreaux et sauta sur le sol, avant de regarder en l'air, moment ou sa femme lui lança, un par un, les sacs qui leur permettraient de survivre. Le jeune homme, une fois de plus, se maudit d'avoir demandé à ce qu'ils se rendent à Tombstone. Pourquoi ne pas avoir accepté l'hospitalité des Indiens, après tout ? Certes, il aurait dû subir les plans douteux d'Anoki, et les regards moqueurs de bien des Indiens, mais rien de plus !

Jetant les sacoches dans un coin, sans se réoccupper de ce qui les entourait, le jeune homme reporta alors son regard vers Fernandez, qui empruntait alors l'échelle, puis referma la trappe, les plongeant dans le noir absolu.


"J'admet avoir oublié ce petit détail."

Il se repéra aux sons qu'émettait Nina en descendant, préférant ne pas craquer d'alumettes tant qu'elle ne serait pas les deux pieds sur le sol.

Lorsqu'enfin il la sentit à ses côtés, il oublia toute mesure et la serra dans ses bras, heureux qu'ils aient pu passer le cap le plus difficile de cette journée. Néanmoins, le mercenaire commençait à en avoir assez. Chaque fois qu'ils se rendaient quelque part, une catastrophe finissait par leur tomber dessus. Sa jeune épouse portait-elle malheur ?

Lorsqu'enfin il accepta de relâcher son étreinte, le pistolero ouvrit sa boîte imperméable et en sortit une alumette, qu'il gratta sur sa joue. La pression et sa barbe naissante aidant, celle-ci s'alluma aussitôt, laissant néanmoins une légère douleur sur le visage de Colton. Mais malheureusement, l'alumette n'éclairait pas particulièrement loin. Et ne durerait pas non plus indéfiniment. Alors que le jeune homme fixait son amante dans la lumière de la flamme, il ne put s'empêcher de faire un léger sourire à celle-ci. Après tout, ils avaient connu pire. Remarquant soudainement leurs vêtements dégoulinants d'eau, ainsi que les lèvres tremblantes de son épouse, le pistolero lâcha :


"Il faut faire sécher nos habits, ou nous allons geler sur place."

Tournant le dos à la Hors-la-Loi, le jeune homme fouilla les environs de la cave. Il n'avait pas fait deux mètres qu'il trébucha sur quelque chose de dissimulé dans l'ombre, et s'écroula lourdement en étouffant une litanie de juron, éteignant involontairement leur seule source de lumière par la même occasion. Se redressant en position assise, Colton prit une nouvelle alumette afin d'apercevoir ce qui lui avait fait perdre l'équilibre, et recula précipitament en hurlant de nouvelles grossieretées. Certes, Wales avait déja vu des squelettes humains, mais jamais dans des endroits comme celui-ci, et surtout pas dans le noir complet. Cela n'aurait pas été grand-chose si, en reculant, le Mercenaire ne s'était pas soudainement heurté à un tas d'autres ossements. Certains en parfait état, d'autres déformés ou en miettes. Il sembla même au jeune marié que l'un des crânes était en partie détruit, comme si son possesseur s'était tiré dans la bouche.

Déglutissant douloureusement, Colton se releva à toute allure et s'en éloigna, éteignant une nouvelle fois la lumière à cause des mouvements d'air qu'il avait provoqué. Troisième alumette. A ce rythme, ils n'en auraient plus une seule pour faire de feu.

Wales inspira plusieurs fois afin de faire refluer sa peur, de se calmer, jusqu'à ce qu'il puisse être à nouveau maître de ses mouvements. Apaisé, il retourna vers les squelettes, et, de quelques coups de pieds, en réduisit deux ou trois en morceaux, qu'il ramena jusqu'à Nina. Faire du feu dans un lieu clos était dangereux, et risquait de les intoxiquer, mais la cave restait très grande, et le pistolero n'avait pas l'intention de le faire durer plusieurs heures, juste le temps de faire sécher leurs affaires, sans compter les multiples aération qui leur permettaient d'entendre, au-dehors, le rugissement de la tempête.

Et tandis qu'il craquait une nouvelle alumette pour s'éclairer, qu'il tendit à Nina, il sacrifia les deux dernières pour embrasser le papier placé sous les os et les morceaux de bois qu'il avait trouvé, priant pour que les morceaux blancs brûlent aussi bien que le bois.

A son grand soulagement, au bout d'un moment, le feu finit par prendre correctement. Jetant un regard inquiet aux squelettes, comme si ceux-ci pouvaient l'observer, l'époux finit par se dévêtir, jusqu'à ce qu'il soit presque nu, conservant juste de quoi préserver son intimité, même si Nina ne risquait pas d'être choquée. Puis, fabriquant un petit valet avec des morceaux d'os et des cordelettes, il installa ses vêtements dessus, afin qu'il puissent sécher plus vite, auprès du feu. Puis il tendit un deuxième valet à Nina. Avant de se rasseoir et de vérifier ses armes.


"Poudre mouillée, bien sûr..."

Maugréant, il posa ses armes prêts du feu, mais pas suffisament pour risquer qu'une des balles soit tirée sans préavis. Puis, repliant ses genoux contre son menton, comme l'aurait fait un petit enfant, il jeta un oeil aux squelettes, et ne put réprimer un léger frisson.

"J'espère sincèrement que ce qui a causé la mort de tous ces gens n'est plus dans cette cave depuis longtemps. Je n'aimerait pas savoir ce qui a pu tuer tous ces gens aussi facilement. Soit ils ont été enfermés de leur plein gré pour se protéger, soit on les a enfermé contre leur volonté. Quoi qu'il en soit, il y en a au moins un qui n'a eu besoin de personne pour quitter ce monde."

Du geste du pouce, il désigna le crâne défoncé qui avait attiré son regard quelques minutes plus tôt.

"Pour les autres, je ne suis pas un expert, mais je dirais qu'ils sont morts assassinés. Dévorés, pour certains."

Avaient-ils été enfermés en compagnie d'une créature carnivore ? Ou bien, souhaitant se protéger d'un ennemi terrifiant, avaient-il choisis de demeurer ici, recourant au cannibalisme pour soulager leur faim démente ? Allez donc savoir...

De très longues minutes passèrent, durant laquelle les deux amants se regardèrent dans le blanc des yeux, incapables d'entamer la moindre conversation, obnubilés par les morts qui les accompagnaient, prostrés dans leur mutisme éternels, leur offrant leur sourire grimaçant indéfiniment à quiconque aurait le courage de venir les contempler. Quant à la tempête, en extérieur, elle semblait très loin de souhaiter se calmer. Bien au contraire, elle semblait même empirer à chaque seconde.

Alors que le jeune homme allait briser le silence qui était devenu leur hôte, il fut soudainement précédé par un rire cristallin, qui le fit sursauter. Ce n'était pas Nina. Ni Lui. Et le plus terrifiant était que ce son venait des multiples squelettes qui sommeillaient à quelques pas d'eux. Bondissant sur ses pieds, Colton dégaina son couteau, regrettant que ses colts ne soient pas encore secs. Fernandez était dans le même cas que lui, mais elle maîtrisait bien mieux l'arme blanche que lui.

Dans la faible lueur du feu, les deux amants tentèrent de discerner ce qui avait émit ce petit rire, tremblant de tous leurs membres. Oui, plus que jamais, la peur les avait envahis.
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MessageSujet: Re: Exil... [PV Colton]   Exil... [PV Colton] EmptyDim 15 Mar - 23:20

Une fois la trappe refermée, les deux amants se trouvèrent plongés dans le noir. Pourtant, l’espace d’un instant, ils oublièrent la tempête au dehors et la précarité de leur situation pour s’abandonner à une courte étreinte. Malgré l’angoisse qui l’habitait depuis qu’elle avait refermé la trappe, Nina se sentait de taille à affronter cette nouvelle épreuve. Elle n’y serait sans doute jamais parvenue seule mais de savoir Colton à ses côtés la rassurait. Certes, on ne pouvait pas dire qu’ils avaient eu beaucoup de chance depuis qu’ils s’étaient rencontrés. Mais après tout, ne disait-on pas qu’on se mariait pour le meilleur et pour le pire ? Même si dans le cas présent, la décision ne venait pas vraiment d’eux… au bout de quelques minutes, le pistolero relâcha son étreinte et le couple se sépara comme à regret.

Tandis que son époux craquait une allumette pour fouiller les environs et trouver de quoi les éclairer davantage, Nina ramena ses bras autour d’elle. Elle était gelée dans ses vêtements trempés et grelottait. Surprise, la jeune femme sursauta lorsque son époux perdit l’équilibre en jurant et que l’allumette les replongea dans le noir en s’éteignant. Lorsque la faible lueur d’une nouvelle allumette vint remplacer la première, ils constatèrent que c’était sur un tas d’ossements humains que Colton avait trébuché. Ce dernier avait reculé précipitamment pour se heurter à un nouveau tas de squelettes. Nina, toujours au pied de l’échelle n’avait pas bougé. Il lui sembla que son époux avait quelques difficultés à se remettre de sa surprise. À moins que ce ne soit de sa frayeur ?

Reprenant le contrôle de lui-même, il s’était emparé de quelques ossements avec l’intention de s’en servir pour allumer un feu. Ça ne brûlait peut-être pas aussi bien que du bois mais ça brûlait. Quand les flammes commencèrent à monter, une odeur âcre les accompagnait. Plissant le nez, Nina s’approcha néanmoins de cette source inespérée de chaleur. Imitant Colton, elle se débarrassa de ses vêtements trempés. Fouillant dans l’une de ses sacoches, elle en sortit la deuxième chemise qu’elle possédait. L’eau n’avait pas encore eu le temps de s’infiltrer à l’intérieur du sac de cuir et le vêtement présentait l’avantage non négligeable d’être sec. La jeune femme l’enfila, non pas dans un souci de pudeur mais bien pour tenter de se réchauffer un peu. S’installant près du feu, elle replia ses jambes, glissant ses genoux sous la chemise. Recroquevillée ainsi, elle n’avait que ses pieds nus qui dépassaient du vêtement. Rassemblant ses cheveux, Nina pencha la tête sur le côté et les tordit pour en évacuer une partie de l’eau.

Les deux amants restèrent ainsi quelques temps sans échanger une parole. La mexicaine écouta distraitement les commentaires du mercenaire tout en observant les squelettes qui les entouraient. La lueur mouvant des flammes semblait presque leur donner vie et la jeune femme se surprit à évoquer des souvenirs de son pays natal. Avec un peu d’imagination, elle se serait presque crue en train de fêter le jour des morts avec son père. C’est à ce moment là que son amant sursauta et se leva d’un bon, son couteau à la main, ramenant brusquement Nina à la réalité. Se levant un son tour, elle regarda avec inquiétude dans la direction que fixait son époux. Qu’avait-il vu ? Il semblait terrifié. Sans doute son imagination lui avait-elle joué des tours. S’approchant, la mexicaine prit délicatement la main de son mari tout en portant l’autre à sa joue. D’une voix douce, elle le rassura.

- Calme-toi, ce n’est que ton imagination. Je ne sais pas ce que cette ville cache ni ce qu’elle nous réserve. Mais je suis sure d’une chose c’est que nous n’avons rien à craindre de ces squelettes.

Déposant un doux baiser sur les lèvres de son amant, Nina l’incita à se rassoir près du feu. Cette fois-ci, au lieu de prendre place en face, elle se blottit contre lui pour lui apporter quelque réconfort. Au dehors, la tempête continuait de faire rage. Il risquait de s’écouler plusieurs heures avant qu’ils ne puissent quitter leur abri. Pour éviter qu’on nouveau silence pesant ne s’installe, la jeune femme prit la parole.

- Colton ? Qu’est-ce qui t’a amené en Arizona ?
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MessageSujet: Re: Exil... [PV Colton]   Exil... [PV Colton] EmptyLun 16 Mar - 0:51

Contrairement à Colton, Nina n'avait presque pas fait un geste en remarquant les squelettes. Certes, le jeune homme n'aurait pas eu une telle réaction de recul, mais une fois de plus, il se rendait compte qu'il sous-estimait un peu trop la jeune femme, bien plus solide qu'on pouvait le penser. Ce ne fut qu'à cet instant que le Mercenaire se remémora de la "Fiesta de los Muertos". La fête des morts. Une fête extrêmement populaire au Mexique, ce qui expliquait en grande partie pour quelle raison les ossements effrayaient si peu la Hors-la-Loi.

Quelques minutes plus tard, les deux amants étaient presque nus, sauf la damoiselle, couverte par une veste, leurs vêtements accrochés aux montages d'os et de cordelettes fabriqués à la hâte par le pistolero, tandis que leurs propriétaires restaient installés, contemplant parresseusement les flammes dansantes sous leurs yeux, appréciants les formes sombres et rougeâtres qu'elles dessinaient peu à peu sur les murs qui les entouraient, rendant presque leur prison vivante. Wales ne s'en serait pas vraiment plaint, si le feu n'avait pas donné la même impression pour les squelettes qui les cotoyaient dans cette étrange petite assemblée, ou se réunissaient allègrement ombre et lumière, fureur et poussière. A plusieurs reprises, Colton eut une certaine envie d'éteindre le feu, dont les combustibles dégageaient une horrible odeur. Et pourtant, le jeune marié en avait vu d'autres, comme cette fois ou il avait été enfermé dans un cercueil avec le croque-mort, dont l'odeur de formol était si forte que même en retenant sa respiration, le mercenaire avait eu l'envie de vomir toutes ses tripes. A nouveau, Nina se montrait bien plus résistante que lui, et n'avait aucun mal à supporter ce fumet...

Lorsque le ricanement surgit, Colton s'était aussitôt levé, prompt comme l'éclair. Mais Fernandez le regardait comme s'il avait eu une réaction totalement inattendue, comme si elle n'avait strictement rien entendu. Et le pistolero en eut la confirmation lorsqu'elle s'approcha de lui et, d'un ton particulièrement rassurant, qui rappella un peu à Wales la façon dont sa propre mère lui parlait, alors qu'il était terrorisé par l'idée d'éteindre la lumière, et qu'il avait besoin que sa mère lui tienne la main jusquà ce qu'il s'endorme, dans le seul et unique but de le rassurer. Mais le petit garçon avait bien grandi. Il était devenu un mercenaire sans pitié, traquant ses proies sans la moindre compassion, arrêtant ou tuant selon le besoin, et se faisant payer pour chacune de ses victoires. L'obscurité n'était plus un lieu de terreur pour lui, mais bel et bien une seconde mère nourricière, à travers laquelle il avait su voyager et agir sans jamais se faire repérer. Oui, il lui était arrivé de tuer des hommes ou des femmes, mais toujours en état de légitime défense et devant témoins. Une fois, il avait même dû tirer une balle dans la tête d'un gamin d'une dizaine d'années, pour la simple raison que Colton avait fait pendre son père, le meurtrier de Wild Bill Hickok. Deux hommes avaient tenté de maîtriser l'enfant, mais avaient été blessés.Oui, Wales aurait pu désarmer l'enfant d'une balle, sans pour autant lui ôter la vie, et pourtant, c'est ce qu'il avait fait...

Le pire était qu'il n'en avait eu aucun remord. Si quelqu'un tente de me tuer, je le tue. C'était la réplique de Wild Bill, et Colton l'avait toujours respecté la règle. Alors pourquoi devrait-il ne plus trouver le sommeil à cause d'un môme qui n'avait pas su rester à sa place ?

Clignant des yeux, le pistolero revint brutalement dans la réalité, tandis que les lèvres de Nina se déposaient délicatement sur les siennes. Oui, elle l'avait rassuré sur les squelettes, lui avait dit que cela n'était que son imagination. Pourtant, il n'avait pas rêvé ! Il en aurait mit sa tête à couper, il avait entendu un rire ! Un rire de petite fille ! Alors pourquoi Fernandez n'avait-elle rien entendu ?

Et ce lieu, ces ombres et ces pensées, pourquoi ramenaient-ils les souvenirs à la surface ? Pourquoi Colton sentait affluer en lui tout ce que sa mémoire retenait de sa vie ?

Entraîné par sa femme à se rasseoir devant le feu, le jeune homme sentit son amante se coller à lui, comme un doux nuage, à la fois glacé et brûlant, appréciant ce contact plus que jamais, tandis que la peur commençait à envahir son esprit. Mais la Hors-la-Loi, par sa simple présence, le rassura et le calma.

Puis, souhaitant certainement de pas avoir droit à un autre silence, elle finit par demander à Wales ce qu'il était venu faire en Arizona, ce à quoi le jeune homme répondit en premier par un regard étonné. Sentait-elle un besoin identique au sien de se replonger dans des souvenirs ? Ou était-ce juste une envie d'échapper au silence ? Soupirant, le jeune homme ne put s'empêcher de répondre à Nina en passant par le début :


"Je suis né dans le Montana, dans une famille de bûcherons. A six ans, je me suis perdu dans une forêt, et je suis tombé sur trois Hors-la-Loi. Manque de chance pour eux, ils étaient traqués par Wild Bill Hickok, qui les a tué en quelques instants. Il m'a ramené à ma famille, qui l'ont fêté toute la soirée, alors qu'il souhaitait juste retourner d'où il venait. Je lui ai demandé de m'apprendre à tirer. Je voulais devenir comme lui, un justicier."

Il soupira en regardant les braises.

"Il m'a dit de m'entraîner sur les armes des brigands qu'il avait tué, jusqu'à ce que je devienne un As de la gâchette, comme lui. Il m'a dit, si tu réussis, alors j'aurais formé le meilleur tireur de l'Ouest. Je ne sais pas ce qu'il a vu dans mes yeux à ce moment-là, mais ça lui a plu. Sinon, il m'aurait rapidement renvoyé à ma famille. "

A nouveau, son regard se perdit dans les flammes, avant de reprendre :

"En fin de compte, je suis devenu un vrai tireur. Je me suis enfui de chez moi, et au fil des années, j'ai appris à respecter la loi à ma façon, tout en me faisant payer. Il y a deux ans, j'ai appris que Wild Bill était mort. Tué dans le dos alors qu'il jouait au poker. Faut toujours s'asseoir dos au mur quand on joue... J'ai travaillé comme un Homme de Loi pour faire pendre son assassin, et après, je suis parti... Depuis, j'erre d'Etat en Etat, à la recherche de tout travail nécessitant un bon tireur. C'est comme ça que je suis arrivé en Arizona..."

Furtivement, il essuya une larme sur sa joue. Toujours la même chose lorsqu'il repensait à son mentor. Celui-ci avait voulu forger le plus grand des tireurs, et n'avait jamais pu contempler sa création...

Il dissimula sa nostalgie en reprenant :


"Et toi, Nina ? Qu'est ce qui t'as amenée ici ?"
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MessageSujet: Re: Exil... [PV Colton]   Exil... [PV Colton] EmptyLun 16 Mar - 22:21

Nina écouta l’histoire de son époux sans souffler mot. À plusieurs reprises, elle perçut l’émotion dans sa voix mais pour ne pas le mettre mal à l’aise, elle fit celle qui n’avait pas remarqué et se perdit dans la contemplation des flammes. Elle se contenta de lui serre doucement la main, signifiant par ce geste qu’elle était là et que si comme elle, il avait longtemps été seul, ce n’était plus le cas à présent. Un étrange sentiment s’était emparé de la jeune femme depuis quelques minutes. Il lui semblait découvrir une certaine fragilité chez Colton et elle avait soudainement envie de le protéger, de lui apporter tout le soutien qu’elle pouvait. Malgré tout, ces confidences semblaient lui avoir fait du bien. Alors à son tour, il lui demanda ce qui l’avait menée jusqu’ici. En d’autres circonstances, la hors-la-loi se serait contentée d’une réponse courte et évasive, sans prendre la peine de donner plus de détails. Mais il lui semblait qu’elle devait plus à Colton et d’ailleurs, elle-même avait envie d’en dire plus. Aussi comme lui, elle partit du début.

- Je suis née dans une grotte en plein désert mexicain. Mon père m’a élevée seul puisque ma mère est morte en me mettant au monde. Il paraît que je lui ressemble. Depuis toute petite, mon père m’a enseigné tout ce qu’il savait, il m’a transmis ses valeurs pour que je puisse suivre ses traces un jour.

La jeune femme marqua une pause. Le souvenir de son père était encore douloureux à évoquer.

- J’avais treize ans quand on a traversé le Rio Grande pour aller au Texas. S’il n’y avait eu que lui, mon père serait sans doute resté dans son pays d’origine. Mais avec toutes les primes qui couraient sur sa tête, il avait peur pour moi. À cette époque, nous vivions presqu’en autarcie tous les deux. Toujours en pleine nature, loin des villes en dehors de nos expéditions de ravitaillement. C’est cette année-là aussi que nous avons passé un hiver avec la tribu apache.

Après une nouvelle pause, Nina reprit son récit.

- Après le Texas, nous sommes allés au Nouveau Mexique. C’est à partir de là que j’ai commencé à apparaître sur les avis de recherche avec lui. Beaucoup diraient que ce n’était pas une vie pour une fille. Mais je ne m’en suis jamais plainte. Je l’aime cette vie et je n’en changerais pour rien au monde. J’avais l’affection de mon père, je mangeais à ma faim… Peu d’enfants mexicains peuvent en dire autant.

La mexicaine changea légèrement de position, posant sa tête sur l’épaule de son amant, le regard perdu dans les flammes.

- Puis il y a eu le Colorado. Nous y étions depuis seulement un mois quand mon père a été abattu de deux balles dans le dos. Je n’étais pas avec lui à ce moment là. Il m’avait envoyée chercher du bois pour le feu pendant qu’il installait notre campement. Sans le savoir, il m’a sauvée. Depuis, j’ai continué ma route seule et je me suis juré de le venger. Je suis restée quelques temps au Colorado, juste de quoi réunir assez d’argent pour un bon moment. Puis, pour éviter les avis de recherche, j’ai changé d’état et j’essaie de retrouver la trace de celui qui a tué mon père.

Un long silence suivit les confidences de Nina. À mesure qu’elle parlait, elle avait senti l’émotion l’envahir à son tour et elle avait les yeux humides à présent. Lorsqu’elle eut pris suffisamment le temps de se redonner une contenance, elle leva son visage vers celui de son époux. Du bout des doigts, elle lui caressa la joue. Il avait une mine affreuse et la lueur dansante du feu accentuait encore les cernes sous ses yeux. Leur courte nuit ajoutée à la frayeur qu’il avait eue un moment auparavant devait avoir entamé son énergie. La jeune femme s’écarta un peu et dit avec un sourire bienveillant.

- Tu devrais te reposer un peu, je vais prendre le premier tour de garde.

Avec la tempête qui faisait toujours rage au dehors, ils étaient coincés de toute façon et des tours de garde n’étaient pas vraiment nécessaires. C’était juste une façon pudique de lui dire qu’il pouvait prendre un peu de repos tranquille et qu’elle veillait sur lui. Nina s’adossa au mur le plus proche, offrant ses genoux à Colton en guise d’oreiller. Elle ne savait pas trop s’il renonçait à discuter ou s’il accueillait vraiment avec soulagement sa proposition mais il consentit à s’allonger. Prévenante, la jeune femme s’empara de l’une de leurs couvertures qui, moins mouillée que leurs vêtements, avait eu le temps de sécher, et l’en couvrit. Tendrement, elle lui caressait les cheveux d’une main, comme une mère l’aurait fait avec un enfant, tandis que l’autre était posée, rassurante, sur son épaule. Longtemps après qu’il se soit enfin endormi, elle poursuivit son geste avant de fermer les yeux à son tour, somnolente.
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MessageSujet: Re: Exil... [PV Colton]   Exil... [PV Colton] EmptyLun 16 Mar - 23:45

A peine Colton avait-il achevé son histoire, qu'il demanda à son tour à Nina de narrer la sienne. Elle commença alors à raconter son existence, la façon dont elle avait grandit et dont son père, le grand Hors-la-Loi El Jinete, l'avait élevé et entraînée, faisant presque d'elle une machine de guerre, tout en lui conservant l'amour et la protection dont elle avait pu avoir besoin.

Etrangement, le mercenaire commença à se demander si la jeune femme n'avait pas souffert de l'absence de mère pendant son enfance ainsi que son adolescence. Mais bien que les émotions semblèrent la traverser au moins autant que son amant, ce ne fut que lorsqu'elle évoqua la fin de son père, abattu par derrière par un chasseur de primes. Certes, Fernandez lui avait déja raconté cette histoire, sans toutefois entrer plus avant dans les détails. Désormais, le pistolero savait presque tout de la vie de son épouse, dont il ne savait pratiquement rien quelques jours plus tôt. A nouveau, le jeune homme qu'il était se remémora la façon dont ils s'étaient rencontrés dans ce bar. S'il avait su comment tout cela aurait dégénéré, l'aurait il sauvée de la mort ? Et elle ? Lui aurait-elle adressé la parole pour le "remercier" ? Il se rappella encore comment ils se tenaient tout deux, chacun prostré dans son mutisme et son stoïcisme, n'acceptant la présence de l'autre que pour l'utilité négligeable qu'il pourrait apporter, tandis qu'à présent, chacun était prêt à donner sa vie pour l'autre, sans chercher davantage à comprendre.

Lorsqu'elle acheva son récit, Wales, hypnotisé par les flammes, hocha la tête, sachant à présent tout d'elle. Ce fut à cet instant qu'elle lui expliqua qu'il ferait mieux de se reposer. Certes, Colton savait qu'ils n'avaient pas vraiment dormi de la nuit, et que les émotions subies coup par coup dès le réveil avaient sacrément entamé leurs réserves d'énergie, mais il ne devait certainement pas être plus de midi !

Néanmoins, la perspective des genoux de son épouse en guise d'oreiller l'inciter à obéir, comme un petit enfant. La sensation furtive d'un voile qui s'étendait sur son corps fut agréable, douce et aimante, tandis que sans même s'en rendre compte, sa conscience s'évanouit, le laissant retourner dans les bras de Morphée. Ou du moins, il en prit le chemin...

Car la chose tapie dans l'ombre, qui les espionnait sans jamais se montrer, sentit la porte de sortie s'ouvrir, et d'un geste rapide, elle se jeta dessus, passant devant Nina pour aggriper furieusement le visage du pistolero. Jetant un regard à la Hors-la-Loi, la chose fut une fois de plus rassurée... et vêxée...
Elle ne la voyait pas. Personne ne la voyait jamais ! Elle n'existait pas au regard de qui que ce soit dans le monde, insignifiante à leur existence. Replongeant son attention sur le dormeur, elle commença à s'infiltrer dans son crâne, s'introduisant en lui par la moindre brèche, jusqu'à trouver ce qu'elle cherchait depuis si longtemps, et une fois de plus, le néant l'aggripa. Non, elle ne voulait pas repartir. Pas cette fois. Résistant à l'appel, elle se réfugia dans le corps humain, à l'abri de Sa Griffe, tandis que son habitant, désormais, était pris de violents frissons, ainsi que d'une fièvre extrême. S'agitant dans son sommeil, Colton attrapa inconsciemment la main de Nina et, sans même s'en rendre compte, lâcha :


"Non... Maman... N'éteinds pas la lumière... Je veux pas être dans le noir... S'il te plaît... Reste avec moi..."

Mais aucun de ses mots n'étaient issus de l'esprit de Colton. Non. Wales rouvrit soudainement les yeux, et se redressa. Il n'était plus dans la cave du saloon de Tombstone, non, il était dans le désert. Un désert au sable bleu, parcouru d'arbres jaunes et de nuages violets, à la fois irradié par un soleil noir et inondé par une bruine orange. Bondissant sur ses pieds, sans s'étonner d'être de nouveau habillé, le jeune homme mit la main sur ses colts, avant de grimacer en ne rencontrant que le vide.

"Il n'y a pas d'armes, ici..."

Sursautant, le Mercenaire fit volte-face, tentant d'identifier la personne qui venait de parler. En fin de compte, il la repéra, au pied d'un arbre, assise en tailleurs au milieu d'une herbe grise et grasse. Une petite fille, d'environ huit ou neuf ans, vêtue d'une petite robe d'autrefois, portant de longs cheveux noirs, et au visage pâle, dont les yeux noirs étaient soulignés par de profondes cernes. Intrigué, le jeune homme s'approcha d'elle, avant de lui demander :

"Je rêve, c'est ça ?"

"Pas vraiment."

"Qu'est ce que tu veux dire ?"

La jeune fille, sans l'écouter, continua de dessiner sur sa feuille. Le même paysage qui les entourait. Pendant un instant, il lui sembla que c'était elle qui créait le monde qui les entourait, tandis que chaque brin d'herbe qui naissait sous sa main arrivait comme par miracle autour d'eux. Incapable de dire autre chose, le jeune homme lança :

"Tu mélange les couleurs..."

"Et alors ?"

A ce moment-là, elle consentit à se détacher de sa feuille pour observer le pistolero, et celui-ci put contempler son regard empli d'une telle tristesse que l'émotion sembla l'envahir à nouveau, si violemment qu'il manqua d'éclater en sanglots. Tandis que son corps, lui, ne résista pas à cette tentation. Installé sur les genoux de Nina, il se recroquevilla sur lui-même, et pleura toutes les larmes qu'il possédait en lui, incapable de se maîtriser.

"Pourquoi je n'aurai pas le droit de voir le monde comme cela ? Au moins, maintenant, je peux le contempler !"

Incapable de comprendre ce qu'elle voulait dire, Wales s'accroupit devant elle, tandis qu'elle se replongeait dans son croquis, avide de créer plus de choses dans ce... Rêve ? Illusion ? Démence ? Le mercenaire ne savait comment l'appeller...

"Ou est Nina ? Ou est-ce que je suis ? Qui es-tu ?"

"Tu es un méchant monsieur."

La colère qui passa soudainement dans les yeux de l'enfant manqua de le faire tomber en arrière, effrayé par tant de rage. Oui, cette gamine exacerbait ses émotions plus que n'importe quel autre être vivant armé d'une arme à feu ne l'avait jamais fait. Avalant sa salive avec difficulté, le jeune marié reprit, d'une voix forte :

"Ne joue pas à ça avec moi, gamine... Ou est Nina ? OU EST NINA ?!!"

Et il saisit brutalement la main de la fillette. S'il avait su, il ne l'aurait jamais fait. Des images d'une horreur insoutenable traversèrent son esprit par centaines, lui faisant ressentir tant d'émotions qu'il crut que son coeur allait bientôt chavirer sous leurs assauts, jusqu'à ce que ce torrent de colère, de rage, de peur et de douleur s'achève, et Colton s'effondra sur le sol, tandis que l'enfant avait fondu en larmes, se tenant la tête comme si elle souffrait d'une atroce migraine.

Manquant de régurgiter le contenu de son estomac, bien que celui-ci soit toujours vide, Wales releva la tête, croisant le regard de la petite fille, et lui lança :


"Mais qui es-tu ?"

Du côté de Nina, en revanche, les choses ne s'arrangeaient guère. Lorsque son époux avait saisi le bras de la fillette, son corps s'était mis à subir de violentes convulsions, s'agitant dans tous les sens, tremblant à qui mieux mieux. Jusqu'à s'arrêter. D'un seul coup.

"Chaque fois... C'est toujours la même chose... Il nous emprisonne, il nous interdit de voir, d'entendre ou de sentir... Je me suis échappée, mais il continue à m'empêcher d'avoir le moindre bonheur..."

"Quoi... Qui vous retient ?"

Pour toute réponse, la fillette se mit à fixer les nuages violets, qui avaient soudainement viré au noir, tandis qu'ils devenaient de plus en plus lourds, et qu'un orage se préparait. Apercevant ce phénomène, l'enfant commença de nouveau à pleurer, tandis qu'elle se mit à hurler un tas de choses incompréhensibles, tandis qu'une colonne noire, forgée par les nuages, descendait en tourbillonant vers la gamine, qui fut bientôt engloutit, tandis que tout son univers se désintégrait avec son enlèvement. Comment Colton aurait-il pu l'aider, alors qu'il se montrait incapable de faire le moindre geste ? Alors que soudainement, il sentit la dernière tentative d'explication de l'enfant lui traverser les oreilles, alors qu'il se réveillait en hurlant :

"ROSY !!!"

Couvert de sueur, les yeux embués de larmes, le pistolero se rendit compte qu'il était revenu dans le monde des vivants. Plusieurs heures avaient dû passer, car la tempête s'était incroyablement calmée. Comme si ce qui l'alimentait avait soudainement usé de sa force pour accomplir une autre tâche.

"Pourquoi j'ai voulu qu'on vienne ici ? Pourquoi ?"

La main sur la bouche, il tentait de maîtriser les nombreux tremblements, tandis qu'autour de lui, les bras de Nina tentaient désesperément de le rassurer...
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MessageSujet: Re: Exil... [PV Colton]   Exil... [PV Colton] EmptyMar 17 Mar - 20:39

Colton avait plongé dans un profond sommeil depuis de longues minutes déjà et Nina s’était mise à somnoler à son tour. Machinalement, elle caressait toujours la tête de son époux, d’un geste tendre, presque maternel. En concentrant toute son énergie à prendre soin de lui, à lui apporter du réconfort, elle en oubliait un peu sa claustrophobie et supportait mieux ce séjour forcé dans la cave du saloon. Peu à peu, elle laissa ses pensées dériver, si bien qu’elle sursauta lorsque le pistolero lui agrippa brusquement la main en suppliant.

- Non... Maman... N'éteins pas la lumière... Je veux pas être dans le noir... S'il te plaît... Reste avec moi...

La jeune femme supposa immédiatement qu’il faisait un cauchemar et se pencha pour le prendre dans ses bras. Elle déposa un baiser sur son front en murmurant de douces paroles.

- Chut… ce n’est rien, tu es en train de rêver.

Cependant, en même temps qu’elle prononçait ces mots, un signal d’alarme retentit dans son esprit. Lorsque ses lèvres avaient touché le visage de Colton, la mexicaine avait senti une chaleur anormale. Une main posée à plat sur le front de son amant confirma ses craintes : il était brûlant de fièvre. En le voyant à la fois trempé de sueur et frissonnant, Nina sentit l’angoisse monter. Que pouvait-elle faire dans cette cave ? Avec la tempête au dehors, elle ne pourrait jamais trouver un médecin. Faisant preuve d’un incroyable contrôle d’elle-même, elle parvint néanmoins à garder son sang froid. C’était le seul moyen de l’aider. Délicatement, elle l’allongea complètement sur le sol pour pouvoir se lever et se précipita sur les sacoches. Parmi les vivres laissées par les indiens, ils avaient chacun une gourde d’eau. La jeune femme prit la sienne avant de déchirer un pan de sa chemise. Elle revint alors auprès de Colton et s’agenouillant près de lui, elle se servit de ce linge improviser pour tenter de le rafraîchir tout en continuant de lui murmurer des paroles rassurantes.

Elle ne savait pas bien en fait à qui ses mots étaient destinés. Était-ce elle-même qu’elle tentait de rassurer ainsi ? Se réinstallant dos au mur, elle prit à nouveau le corps de son époux inconscient dans ses bras. Le temps passait et l’angoisse de Nina ne faisait que grandir. Et s’il ne se réveillait pas ? Non, elle ne devait pas y penser. Elle ne devait pas baisser les bras. La jeune femme avait quasiment utilisé la totalité de l’eau de sa gourde pour tenter de faire baisser la fièvre lorsque Colton fut pris de violentes convulsions. Tant bien que mal, elle tenta de le contenir pour éviter qu’il ne se blesse, impuissante devant le mal qui semblait le ronger. Et puis d’un seul coup il retrouva son calme et Nina se demanda si c’était bon ou mauvais signe. Elle ne savait plus quoi faire. La fièvre ne semblait pas vouloir descendre et son amant gisait dans ses bras telle une poupée de chiffons. Jusqu’à que soudain il hurle un prénom.

- ROSY !!!

Il avait ouvert les yeux brusquement et son regard était terrifié. Sentant un immense soulagement l’envahir, Nina laissa couler ses larmes sans retenue. Elle avait contenu sa peur tout le temps qu’avait duré le délire de son mari et pouvait à présent l’évacuer. Avec tendresse, elle le serra contre elle. Son soulagement était tel que par les mots qu’elle murmurait à son oreille, elle le lui communiquait et petit à petit parvint à le calmer. Tout en le berçant lentement, elle ne cessait de déposer une multitude de baisers sur son front et ses cheveux en parlant d’une voix douce.

- Chut... Colton, mon amour… c’est fini… je suis là… tout va bien… c’est fini…

La jeune femme prit alors conscience du silence qui les entourait. La tempête s’était arrêtée. Elle attendit encore un peu que Colton soit à peu près calmé puis relâcha doucement son étreinte protectrice. Elle s’empara de leurs vêtements à présent quasiment secs et tendit les siens au pistolero.

- Tiens. La tempête s’est arrêtée. On va sortir d’ici et quitter cette ville.

Joignant le geste à la parole, elle s’habilla elle-même rapidement et rassembla leurs affaires. Lorsqu’ils furent prêts, elle grimpa les premiers barreaux de l’échelle pour pouvoir soulever la trappe. Elle lui sembla plus lourde que lorsqu’ils étaient entrés mais elle parvint tout de même à la soulever. Elle redescendit alors pour laisser Colton monter le premier. Elle préférait pouvoir le retenir au cas où la fièvre ait trop entamé ses forces. Elle lança ensuite leurs affaires par l’ouverture avant de grimper à son tour. En émergeant du sous-sol, elle eut un choc. Le saloon en ruines de Tombstone n’existait plus.
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MessageSujet: Re: Exil... [PV Colton]   Exil... [PV Colton] EmptyMar 17 Mar - 22:03

Pleurant des larmes de joie, Nina s'accrocha à lui, à la fois pour le rassurer et pour être persuadé que son amant était bel et bien réveillé, loin de l'emprise du délire et des cauchemars que lui avaient causé cette fièvre inattendue. La sensation des baisers de Nina, aussi glacés que de la neige sur sa peau brûlante, se révélaient à la fois délicieusement agréables, et horriblement douloureux. Colton ne se sentait vraiment pas dans son assiette. Il avait envie de crier, d'hurler, de pleurer, voir de faire sauvagement l'amour à sa femme ou même de massacrer le premier venu pour le voir se tordre de douleur. Un infini désir de liberté et de souhaits qu'il n'avait jamais éprouvé venait de s'emparer soudainement de lui, s'insinuant dans la moindre parcelle de son corps pour lui donner presqu'envie d'exploser, afin d'envoyer chaque atome de sa conscience obtenir le plaisir qu'il souhaitait voir accompli de toute urgence.

Doucement, la jeune femme lui tendit ses frusques, avant de revêtir les siennes. Alors qu'il se relevait pour s'habiller, Wales vacilla, tandis que son amante lui tournait le dos, et l'impression d'avoir une barre de fer chauffée à blanc enfonçée dans le crâne s'imprima en lui, et il porta la main à son front. Assailli de vertiges, il manqua de s'effondrer en remettant son pantalon, tandis que Nina montait l'échelle pour rouvrir la trappe afin de leur permettre de sortir. Il ne prit même pas conscience du fait qu'elle était redescendue pour venir le chercher. Le pauvre Colton n'avait plus vraiment les yeux en face des trous, et avait l'impression que la moindre pensée réclamant trop d'effort augmentait de façon ahurissante son mal de crâne, ce qui le conforta dans son désir de s'évader sans réflechir. Guidé par son épouse, il grimpa maladroitement le long de l'échelle, barreau après barreau, appréciant la fraîcheur du fer sur sa peau, tandis que peu à peu, la frêle lueur du feu fut remplacé par une lumière irradiante, qui perfora le crâne du jeune homme plus sûrement qu'une balle de 45. Une fois dehors, il ne prit même pas note du fait que le saloon était en ruines. Avançant de quelques pas à l'aveuglette, il trébucha sur un débris et se retrouva bientôt àgenoux, sa tête entre les mains. C'en était trop. Il ne pouvait plus supporter une telle souffrance sans réagir. Il voulait vivre ! Il voulait jouer ! Il voulait voir, entendre et sentir comme il l'avait toujours fait.


"Pourquoi tu m'as fait ça ?"

Lâchant sa tête, ses mains tombèrent sur le sol, et il resta un long moment dans cette position, immobile, tandis que de ses yeux s'évadaient un océan de larmes, sans qu'il ne soit pris du moindre sanglot ou même en ait eu conscience. A croire qu'il était véritablement parti, hors de son corps et de son monde, prisonnier d'un univers tordu et grotesque qui entravait ses pensées et ses émotions.

Sentant la présence de Nina auprès de lui, Colton agit soudainement, aggripant la main de la jeune femme pour l'approcher de son visage, et ainsi profiter du froid qu'elle dégageait pour calmer le feu qui circulait sous sa peau. Et il ne put empêcher de rendre chacun des baisers à celle-ci. Bientôt, il se redressa sur ses deux jambes et serra son amante contre lui, impatient de la prendre de nouveau, mais le cerveau toujours obscurci et embrouillé par la douleur et la peur. Il serrait la Hors-la-Loi contre lui si fort qu'il aurait pu lui rompre les os. Non... Non, il ne voulait pas la tuer, alors pourquoi faire cela ? Pourquoi se jeter sur elle comme un animal sauvage, de peur qu'elle ne s'enfuie ? Pourquoi vouloir l'empêcher de partir à lui faire mal ? Alors que ces questions assaillaient son esprit, celui-ci se désembruma peu à peu, jusqu'à ce qu'il reprenne conscience de ce qui l'entourait. Nina était sur le sol, et lui était au-dessus d'elle, les mains refermées sur sa gorge, tandis qu'elle luttait faiblement pour respire.

Effrayé par son geste, il la lâcha aussitôt, la laissant à nouveau respirer librement. Terrorisé, il tenta de s'écarter autant que possible de son amante, incapable de comprendre la pulsion qui l'avait poussé à cette tentative de meurtre, et il regarda alors ses mains. Un hurlement jaillit soudainement de sa gorge, lorsqu'il constata que ses doigts étaient en lambeaux. Arrachés, tordus, brisés, désossés, aucun n'était épargné. Ce fut alors que tout s'arrêta. Le monde, le vent, la vie, tout...

Relevant les yeux, Colton aperçut la petite Rosy, qui l'avait hanté dans son rêve. Et pourtant, il était bien éveillé !


"Qu'est ce que tu m'as fait ?!"

"Je suis désolée..."

Elle parraissait plus squelettique et fragile que jamais, menaçant de tomber en morceau au premier souffle de vent.

"Mais il ne me laissera jamais tranquille, même si je reste avec vous..."

Elle jeta un regard à Wales, puis à Nina, figée dans son mouvement, avant de reprendre, les yeux embués de larmes :

"S'il vous plaît, monsieur... Promettez-moi de revenir nous aider... On n'en peut plus... Quitter la ville et ne revenez que quand vous aurez trouvé de quoi nous sauver..."

"De quoi est-ce que tu parle ?"

"S'il vous plaît... Faites-le..."

Ce fut à cet instant qu'elle disparut, tandis que le temps se remettait en marche, et un violent haut-le-coeur secoua Colton, qui se pencha en avant pour vomir le même liquide noir qui avait soudainement jailli de la pomme, tandis que des volutes de gaz brûlants s'en échappaient. Cétait fini. Ces mains étaient redevenues normales, ainsi que son esprit et sa température corporelle. S'effondrant sur le dos, il respira intensément, appréciant le soleil encore haut dans le ciel. Lorsque Nina arriva à ses côtés, il ne put s'empêcher de dire :

"Je ne voulais pas..."

Déglutissant, il reprit, sans lâcher les nuages des yeux :

"Nina... Il faut qu'on parte de cette ville. Nous irons nous installer ailleurs. Il y a beaucoup trop d'horreurs ici..."
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MessageSujet: Re: Exil... [PV Colton]   Exil... [PV Colton] EmptyMer 18 Mar - 22:36

Debout au milieu des débris, Nina n’en croyait pas ses yeux. Si elle n’avait pas eu le courage d’affronter sa claustrophobie pour trouver refuge dans la cave, ils seraient sans doute tous les deux morts écrasés sous les décombres. Le plus étonnant était que les autres bâtiments étaient intacts. C’était comme si la tempête ne s’était concentrée que sur le saloon pour les atteindre eux. S’arrachant à sa contemplation, la jeune femme s’approcha de son époux qui semblait ne pas être encore vraiment rétabli. À peine lui eut-elle posé la main sur l’épaule qu’il s’en saisit brutalement. Tout la couvrant frénétiquement de baisers, il se passait la main de la mexicaine sur le visage cherchant visiblement de la fraicheur.

- Colton, calme-toi. Ça va aller…

Elle s’interrompit lorsque son époux se redressa brusquement pour la prendre dans ses bras. Interloquée par son empressement, Nina se laissa faire. Cependant, il se mit à la serrer si fort contre lui qu’il lui faisait mal et il ne semblait pas disposé à relâcher son étreinte. Toujours avec des paroles douces, elle tenta de le raisonner et de le ramener à la raison. Dans son regard, elle voyait clairement qu’il n’était pas tout à fait conscient de ce qu’il faisait.

Ces soupçons se confirmèrent lorsque sans prévenir, il la fit tomber sur le sol et que ses mains se refermèrent sur la gorge de son épouse. Il avait les yeux rivés sur elle et pourtant ne semblait pas la voir, comme s’il regardait à des lieues derrière elle. Dans une tentative pour se défendre, Nina agrippa les poignets de son époux, essayant vainement de lui faire lâcher prise. C’était peine perdue, il serrait de plus en plus fort. S’il ne reprenait pas rapidement ses esprits, il allait la tuer. La jeune femme mettait toute son énergie à se débattre pour le faire réagir. Elle aurait pu, bien sûr, se saisir de son couteau dissimulé dans la jambière, mais elle se refusait à lui faire du mal. Elle commençait à manquer d’air et ouvrit la bouche pour parler, mais aucun son n’en sortit tant la pression des mains de Colton sur sa gorge était forte. Elle crut que tout était fini lorsque soudain, le regard de son amant changea brusquement. Il venait de reprendre conscience de ce qu’il faisait et son geste l’horrifiait.

Tandis qu’il se reculait paniqué, Nina se redressa doucement, portant une mais à sa gorge meurtrie et toussant en reprenant son souffle. Les doigts de Colton avaient laissé des marques rouges sur sa peau qui mettraient sans doute quelques jours à s’estomper tout à fait. Lorsqu’elle reporta son regard sur lui, le pistolero était plié en deux, vomissant sur le sol le même poison qui avait contaminé les pommes un peu plus tôt dans la journée. Alors épuisé, il s’effondra sur le dos. Cette fois, c’était réellement fini, il était bel et bien revenu à lui. La jeune femme s’approcha et s’agenouilla à ses côtés.

- Je ne voulais pas…
- Ce n’est rien.

Pour appuyer ses propos et lui montrer qu’elle ne lui en voulait pas, elle lui prit la main et la serra tendrement. Il lui signifia qu’ils devaient partir, ce qu’elle avait déjà envisagé. Hochant la tête, elle répondit.

- Nous irons dans les plaines, nous y serons à l’abri.

Alors elle l’aida à se relever. Remarquant que son regard s’attardait d’un air coupable sur les marques rouges de sa gorge, elle lui prit délicatement le menton pour l’obliger à la regarder dans les yeux. Elle déposa un baiser sur ses lèvres et dit :

- On quitte cet endroit maintenant et on oublie tout ça, d’accord ?

Il était inutile de s’embarrasser de mots, d’excuses ou d’explications. Il n’était pas lui-même à ce moment là et elle savait qu’il ne lui ferait jamais de mal volontairement. Sans lui lâcher la main, elle alla ramasser leurs affaires, lui en confiant une partie et prit la direction de l’écurie où elle avait laissé les chevaux au début de la tempête.
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