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 La Gueule du Loup [PV Nina]

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Colton Wales
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MessageSujet: La Gueule du Loup [PV Nina]   La Gueule du Loup [PV Nina] EmptyLun 23 Mar - 0:24

Une semaine entière avait passé depuis que Colton et Nina avait quitté en catastrophe, pour la deuxième fois consécutive, la ville de Dodge. Cependant, leur exil n'en était pas vraiment un, cette fois, et la proposition que leur avait offerte le shérif, sous des dehors d'arnaques, se révélait en réalité particulièrement alléchante. En imaginant que dix Hors-la-Loi sévissaient dans le Grand Canyon, cela leur assurerait près de 5000$. Une somme non négligeable en cette époque de troubles, surtout lorsque l'on avait subi un mariage forcé, et que la femme en question, après plus de deux semaines de pur bonheur, avait commencé à devenir de plus en plus imprévisible, subissant de fréquentes sautes d'humeur la rendant assez désagréable aux côtés de Colton. Plus d'une fois, le mercenaire avait eu envie de la confier à des fermiers, histoire de ne pas risquer une nouvelle perte de contrôle au beau milieu d'une meute de gangsters armés jusqu'aux yeux. Mais ses crises de fureur lorsqu'il lui avait proposé étaient telles qu'il avait vite abandonné. Mieux valait l'accepter à ses côtés, et l'assommer en cas de nécessité. Même si cela restait dans les tous derniers recours à utiliser, notamment si les Hors-la-Loi se révélaient plus organisés que prévu.

Fernandez n'avait pas trop mal pris la nouvelle à propos du contrat, mais avait râlé plusieurs fois de suite contre après. Décidément, il semblait au mercenaire que les sautes d'humeur de la mexicaine devenaient de plus en plus rapprochées. Comme si elle son contrôle d'elle-même exigeait une difficulté croissante avec les distances qu'ils avalaient. Agacé par le fait de ne jamais savoir sur quelle "version" de Nina il allait tomber, Colton avait fini par laisser tomber, et n'adressait plus la moindre parole à sa femme, ne répondant plus que par des hochements de tête et de faibles grognements lorsque celle-ci lui adressait de nouveau la parole. Rares étaient les couples qui auraient pu se plaindre d'une telle détérioration de leur amour en si peu de temps. Et pourtant, les deux amants semblaient sur le point de le subir. Que ce serait-il passé si les Indiens n'avaient pas agi sur leurs esprits pour engendrer un amour aussi puissant ? Ils seraient simplement restés des amants anonymes, sans se préoccuper des sentiments, quels qu'ils soient, car ceux-ci ne leur avaient apportés que problèmes et ennuis, sans jamais apporter d'autre réconfort que le plaisir des étreintes.

Plus Wales avançait, plus il commençait à regretter. A nouveau, l'impression d'avoir été beaucoup plus tranquille s'il n'avait pas évité une balle dans la nuque à Nina s'imposa à lui. Pourquoi était-il intervenu ? Pourquoi s'était-il mêlé de sauver une femme qui n'en finissait plus de lui pourrir la vie avec ses incessantes crises d'émotions ?

Ce fut la tête emplie d'interrogations de ce genre que les deux époux arrivèrent au Grand Canyon. Colton descendit de cheval et attacha celui-ci à distance des montagnes rouges. Puis il s'approcha de celles-ci, sans jeter un seul regard à Nina. Il était d'humeur suffisamment désagréable pour lui coller un pruneau sur-le-champs si jamais elle s'avisait de les faire repérer.

L'infiltration fut une partie de plaisir, comparée à tout ce qui les attendait par la suite. En s'introduisant dans les hauteurs, le mercenaire s'assura que personne ne pourrait les surprendre, avant de s'allonger sur le sol, ne laissant que sa tête dépasser, sans aucun morceau de métal pouvant refléter le soleil et ainsi trahir sa présence, afin de contempler le sol en contrebas. Il lui fallut quelques secondes pour localiser la totalité de leurs cibles, et finit par se redresser, redevenant totalement invisible aux yeux des ennemis, et chuchota, plus pour lui que pour sa femme :


"Trente-cinq adversaires. Environ autant de colt et de revolvers, quinze carabines, sept fusils. On peut supposer que chacun d'eux possède un couteau ou un tomahawk sur lui. Pas de femme. Uniquement des hommes de dix-sept à cinquante ans, à l'à peu prêt. Ils sont dispersés le long de la rivière qui circule au milieu du Death Canyon. Certains se regroupent au milieu d'un feu qu'ils préparent, certainement pour la nuit."

Levant les yeux, Colton observa le soleil, qui avait bien entamé sa courbe descendante, et reprit sur le même ton neutre :

"Deux heures maximum avant la tombée de la nuit. Une fois dans l'obscurité, leur comportement nocturne pourra être établi, et un plan d'attaque sera dressé."

S'écartant du ravin, le jeune homme dressa la liste des moyens de descente possibles, ainsi que ceux menant au centre du fond du Canyon, puis les mémorisa. Le jeune homme n'avait certes aucune envie d'être surpris sans échappattoire, mais souhaitait surtout pouvoir s'approcher discrètement et lézarder leur puissance par de petites attaques discrètes, afin de neutraliser et d'immobiliser un Hors-la-Loi à la fois, s'assurant ainsi de réduire le nombre de leurs ennemis sans attirer l'attention. L'ennui était qu'à un moment ou un autre, le manque de monde se ferait sentir à un moment ou un autre. Il était probable que les hommes restants mettent cela sur le compte de l'alcool ou du sommeil, mais mieux valait prendre l'hypothèse la plus pessimiste, afin de tirer le meilleur parti de la situation.

L'important était d'avoir autant de balles, sinon plus, dans leurs chargeurs que d'ennemis en état de marcher. Si l'alerte était donnée avant cela, mieux valait prévoir quelques pièges afin de mettre hors d'état de nuire, en tuant si possible, tout adversaire, et de les réduire au nombre souhaité.

Se redressant, Colton, tout en faisant le moins de bruit possibles, descendit jusqu'à un coin ou il avait repéré de la dynamite, tout en ayant interdit à Nina de le suivre. Ce qu'il en fit fut inconnu pour les yeux de la jeune femme, mais il revint rapidement à sa place, les mains vides, une autre partie de son plan accompli. Si jamais cette partie du plan de fonctionnait pas, il lui suffirait de réunir le plus de Hors-la-Loi possible prêt de la boîte de dynamite, ce qui serait possible en leur tirant dessus depuis le coin opposé, puis de faire feu sur la partie la plus sensible. L'explosion risquait d'être suffisament violente pour faire s'écraser le Death Canyon sur lui-même. Mieux valait donc s'assurer que la voie de sortie soit parfaitement dégagée afin de pouvoir fuir à toute allure. Malheureusement, même en allant aussi vite que possible, il y avait un risque d'être heurté par des morceaux de la montagne. Si celle-ci venait à exploser, le risque était grand pour qu'ils soient tous blessés. Peut-être même mortellement.

Ceci dit, tant que personne ne se faisait repérer, ils avaient de grandes chances de capturer tous leurs adversaires sans risquer. L'ennui était Nina. L'habitude de la jeune femme était au contraire de se faire remarquer, notamment lors des hold-up. Sans compter ses sautes d'humeur, la rendant presque nocive pour cette mission. Assis en tailleur à côté d'elle, le jeune homme ferma les yeux et anticipa. Il calcula les probabilités, afin de savoir quels réactions seraient les plus adaptées. Si Nina ou lui étaient repérés, ils devraient immédiatement passer à la phase B du plan, qui comportait les plus gros risques. Si jamais Fernandez était prise en otage, en revanche, la situation serait plus délicate. Pas si le Hors-la-Loi était le dernier qui soit encore en état de poser des problèmes, mais s'il se révélaient encore nombreux, si. Face à un adversaire seul, la meilleur solution était de tirer une balle dans la jambe de l'otage. Celui-ci tombant, l'ennemi était à découvert et pouvait être abattu sans ennui. En revanche, si leur nombre restait conséquent, soit l'otage devait être exécuté, soit il fallait le libérer sans le blesser, afin qu'il puisse se mettre à l'abri sans encombres. Il ne doutait pas des capacités de la jeune femme à se libérer d'une poigne d'homme, mais... Si. Il en doutait. Comme il doutait des siennes à se libérer s'il se faisait prendre. Voilà pourquoi il avait horreur de travailler en coopération avec quelqu'un d'autre. Seul, il avait moins de risques de se faire prendre, et donc, de se faire tuer.

Alors que la nuit tombait, il lança à Nina, toujours en chuchotant :


"Dès que j'aurais établi leurs déplacements, il sera temps d'intervenir et de les neutraliser un par un, sans jamais se faire repérer. Sache-le. Si on se fait repérer, on est morts."

Sans un mot de plus, il tourna le dos à sa femme, et attendit patiemment que l'obscurité ait englouti jusqu'au moindre recoin du Canyon. Analysant une nouvelle fois la situation, il se rendit alors compte que la majeure partie des Hors-la-Loi demeuraient auprès du feu, mais ils se mettaient aléatoirement à déambuler, que ce soit pour faire un tour de veille, pour s'auto-rassurer, ou alors pour profiter d'une lourde caisse remplie de bouteilles de whisky. Quant aux autres, ils déambulaient çà et là, cherchant désesperément de quoi s'occuper avant d'aller dormir. Le plus gros des inconvénients dans un groupe constitué uniquement d'hommes.

Heureusement pour Colton, la plupart des passages des gangsters se faisaient relativement près des différents passages qu'il avait remarqué plus tôt, ce qui faciliterait ses actions. Se contentant d'un hochement de tête à son épouse pour lui signaler le départ de l'action, il descendit dans une des fractures, lentement, et attendit. Dès qu'un Hors-la-Loi passa suffisament prêt, il saisit celui-ci à la gorge et l'entraîna dans le recoin sombre, frappant suffisament fort pour l'assomer, malgré la faible carrure du pistolero. Mais malheureusement, la meilleure tactique du mercenaire, qui consistait à tirer pour tuer, ne l'aiderait en rien en ce lieu... A part à le faire tuer...

Personne ne l'avait vu accomplir son geste. Entraînant le gangster inconscient à l'abri des regards, il ligota et baillonna celui-ci avec certains des chiffons et des cordes qu'il avait acheté à un marchand ambulant, sur la route jusqu'ici.

Il n'avait plus qu'à espérer que Nina ne fasse pas de bêtises...
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MessageSujet: Re: La Gueule du Loup [PV Nina]   La Gueule du Loup [PV Nina] EmptyLun 23 Mar - 20:14

Il leur fallut près d’une semaine pour localiser et approcher le repère des hors-la-loi dont le shérif leur avait confié la capture. Ce que l’homme de loi avait omis de préciser, c’était le caractère suicidaire de la mission. Trente-cinq contre deux… S’ils avaient l’avantage de la surprise, la situation était loin d’être à l’avantage des deux amants. Peu familière de ce genre d’entreprise, Nina laissa le soin à Colton de repérer les lieux et d’établir un plan d’attaque. D’autant que la jeune femme n’était pas vraiment à même de garder la tête froide et elle avait besoin de mettre ce temps de repérage à profit pour réfléchir et faire le point, afin d’être prête à affronter la suite avec son sang-froid habituel.

Il lui semblait qu’elle était sur le point d’exploser depuis quelques temps. Elle avait toujours fait preuve de mauvais caractère mais jusqu’à présent ses accès de mauvaises humeurs avaient toujours été plus ou moins justifiés. Et surtout, ils n’interféraient jamais dans ses actions. Or depuis quelques jours, elle avait conscience de se mettre en boule pour un rien. Était-ce toujours la nostalgie de leur séjour dans les plaines qui était à l’origine de sa mauvaise humeur chronique ? Elle avait les nerfs à fleur de peau et il lui semblait hésiter entre tout casser ou fondre en larmes. Alors en attendant d’avoir pris une décision, elle râlait à chaque fois que l’occasion se présentait, masquant ainsi ses interrogations. La mexicaine s’était alors retrouvée prise au piège d’un cercle vicieux dont elle ne trouvait pas l’issue. À force de déverser sa mauvaise humeur sur son époux, elle avait provoqué une réaction identique chez lui et à mesure que les jours passaient, il lui semblait que le pistolero s’éloignait peu à peu d’elle. Or au plus profond d’elle-même, elle souffrait cruellement de cette distance qui s’installait progressivement entre eux. Et pour fuir cette souffrance, son orgueil la rendait encore plus désagréable.

C’est donc dans cet état d’esprit, un peu confus, qu’elle était, lorsqu’ils parvinrent aux abords de Death Canyon. Pour la première fois, elle se prit à douter. Serait-elle capable de faire abstraction de tous ces sentiments contradictoires qui l’envahissait pour jouer le rôle qui serait le sien dans cette mission ? Il faudrait bien, elle n’avait pas vraiment le choix. En proie à toutes ces interrogations, elle n’eut même pas l’idée de s’offusquer du ton autoritaire que Colton utilisait pour s’adresser à elle. Lorsqu’il lui donna le signal du départ de l’exécution de son plan, elle s’efforça de chasser de son esprit toutes ces pensées.

La jeune femme guetta un instant son amant tandis qu’il descendait se dissimuler dans une des fractures de la paroi rocheuse dans le but de surprendre un hors-la-loi au passage. Lorsqu’elle l’eut perdu de vue, elle suivit son exemple, descendant silencieusement par un autre chemin. Elle devrait faire preuve de toute l’astuce dont elle était capable pour compenser la différence de force physique. Mais cette perspective ne l’inquiétait pas, bien au contraire : agir lui évitait de réfléchir et si elle pouvait calmer ses nerfs sur quelqu’un d’autre que Colton, peut-être parviendrait-elle à se montrer moins désagréable avec son époux.

Elle n’eut pas longtemps à attendre. La mexicaine était dissimulée dans l’ombre depuis à peine trois minutes lorsqu’elle vit une ombre approcher. Elle attendit que l’homme la dépasse avant de se déplacer sans un bruit dans son dos. Utilisant la crosse de l’un de ses colts, elle l’assomma d’un coup sec sur la nuque. Ça avait été plutôt facile finalement et elle devait bien s’avouer que son geste lui avait permis de se libérer d’une partie de son énervement. La difficulté se présenta davantage lorsqu’il fallut le trainer à l’abri des regards. C’est qu’il pesait son poids le bougre. Lorsqu’elle y fut parvenue, elle dut s’appuyer un instant au mur de pierre, prise d’un nouvel étourdissement. Il faisait nuit noire et elle ne pouvait pas le mettre sur le compte du soleil cette fois. Cependant, l’urgence d’entraver l’homme avant qu’il ne revienne à lui, suffit à lui faire négliger cet instant de faiblesse.

Ce manège se répéta plusieurs fois au fil de la soirée et à chaque fois, Nina parvint à neutraliser son adversaire sans trop de difficultés. En à peu près une heure et demie, elle était venue à bout de sept hors-la-loi. Du côté du camp, les mouvements semblaient de moins en moins importants. Il allait bientôt falloir utiliser une autre tactique. Telle une ombre, elle se déplaça aussi silencieusement que possible. L’avantage de sa carrure féminine était qu’elle se dissimulait nettement plus facilement. Il ne lui fallut guère plus de quelques minutes pour rejoindre son amant qui manqua d’ailleurs de s’en prendre à elle avant de la reconnaître. Chuchotant, elle demanda :

- J’en ai déjà eu sept de mon côté. Tu as un plan pour la suite ?
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Colton Wales
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MessageSujet: Re: La Gueule du Loup [PV Nina]   La Gueule du Loup [PV Nina] EmptyLun 23 Mar - 23:24

L'hypothèse la plus pessimiste, à savoir qu'il se feraient repérer avant même d'avoir neutralisé le moindre adversaire, était heureusement éloignée, ce qui permit aux deux amants de reprendre un peu leur souffle, notamment Colton, qui n'avait pas informé sa chère et tendre des situations qu'auraient engendré son plan si jamais ils s'étaient fait prendre. A dire vrai, sans compter le fait qu'il en avait assez d'adresser la parole à la jeune femme pour voir toutes ses attentions renvoyées en pleine face avec un lourd mépris et une rage certaine, Colton redoutait qu'une fois au courant de ses prédictions, elle n'agisse alors volontairement de manière inconsidérée. Après tout, ses sautes d'humeur la rendaient aisément capabale de souhaiter s'affranchir des ordres du mercenaire, et donc, de fragiliser sa mécanique si bien huilée. Les risques étaient bien trop importants pour qu'il en prenne un seul. Peu lui importait que tous les Hors-la-Loi finissent morts, du moment que eux s'en tiraient en vie. Par bonheur, Wales avait disposé de la dynamite à des endroits conséquents, dans le seul et unique but de s'assurer une sécurité supplémentaire. Chaque piège était associé à un certain nombre d'ennemis, afin que le plan parvienne à les garder en sécurité, mais plus les adversaires étaient nombreux, plus les risques que le piège entraîne des dommages collatéraux était important...

Au fur et à mesure du temps qui s'écoulait, le pistolero agit exactement comme une ombre, assomant et ligotant tout Hors-la-Loi qui passait dans le coin, et il arriva bientôt au huitième, qu'il terminait d'attacher lorsque Nina arrivait derrière lui, aussi silencieusement que possible, avant de lui expliquer qu'elle en avait neutralisé sept. Avec ceux de Colton, cela leur en faisait quinze. Moins de la moitié. Ils devaient continuer sur cette voie. Mais malheureusement, comme Fernandez l'avait fait remarquer, leurs proies étaient de moins en moins nombreuses à venir se promener auprès des crevasses, se rapprochant du feu au fur et à mesure de l'heure tardive. Tandis qu'un grand nombre commençaient à s'allonger dans d'épaisses couvertures, vaincus par la fatigue, d'autres montaient la garde au coin du feu, prêts à réveiller leurs congénères à la moindre alerte. Mais heureusement, cette partie du comportement des gangsters demeurait dans les détails du mercenaire, qui avait décidément prévu le moindre obstacle, s'assurant que tout fonctionne à la perfection, comme un horloger s'assurant du bon fonctionnement des rouages des montres qu'il fabrique...

Faisant reculer Nina, afin qu'ilss'enfonçent plus avant dans l'obscurité, ils furent bientôt engloutis par l'obscurité la plus totale. Ce ne fut qu'à cet instant que Colton énonça la suite de son plan aux oreilles de sa femme. Ce fut avec un grand sourire que les deux amants se retrouvèrent, l'espace d'un instant seulement, avant que le jeune homme ne se remémore les tourments causés par les sautes d'humeur de sa femme, et détournant de nouveau le regard, il oublia cette soudaine félicité qui l'avait envahi, se concentrant de nouveau froidement sur leur problème actuel. D'abord la mission, ensuite, peut-être, la réconciliation.

Se baissant, Wales saisit un petit caillou et, calculant son geste, le lança de toutes ses forces. Le petit morceau de pierre rebondit à deux ou trois reprises sur les murs de roches, avant d'atterrir violemment sur la joue d'un des Hors-la-Loi. Celui-ci se tourna, et crut que son partenaire lui avait lancé le petit morceau dur qu'il s'était pris en pleine poire. Grognant légèrement, il reprit son poste, avant de recevoir un deuxième coup en pleine nuque. Furieux, il ne put se retenir :


"T'as fini d'me balancer d'la caillasse, blanc-bec ?"

"J't'ai rien lancé... Achètes-toi des binocles, vieux débris !"

"De quoi tu m'as traité ?"

Les mains sur les colts, le garde qui avait été la cible des attaques s'était soudainement rapproché de son compagnon, sans se gêner pour hausser le ton, réveillant tous les autres hommes au fur et à mesure. Plusieurs leur ordonnèrent de se calmer, mais cela n'eut pas grand effet. Au bout de longues minutes durant lesquelles Nina et son amant demeurèrent totalement immobiles, le mercenaire sourit en entendant une détonation, suivie presqu'aussitôt de deux autres. S'écartant du feu, les Hors-la-Loi laissèrent à la vue des deux amants les corps des anciens gardes de veille, morts.

"Je m'attendais surtout à ce qu'ils se contentent de réveiller leurs amis et les forcer ainsi à perdre leur heure de sommeil, mais cela m'arrange d'autant plus. Cela nous fait deux adversaires en moins à nous inquiéter... Plus que dix-huit..."

Le jeune homme avait principalement tenu compte du caractère farouche et teigneux que partageaient la plupart des Hors-la-Loi, et semer la zizanie était toujours un bon motif pour réveiller les autres...

A nouveau, les déambulations des gangsters reprirent, choqués d'avoir été réveillés ainsi, et ayant alors besoin de retrouver le sommeil. Ils étaient vraisemblablement encore debout avec des yeux embués de fatigue, puisqu'ils ne s'étaient pas rendu compte à quel point leur groupe semblait diminué. Mais le mercenaire ne se faisait aucune illusion. Dès que leur nombre serait trop bas, même trop épuisés pour garder les yeux ouverts, les gangsters s'en rendraient compte, et le plan B de Colton entrerait forcément en action. Pour le moment, les deux amants, encore résistants au sommeil grâce à la sieste que Wales avait insisté de faire en début d'après midi, n'avaient plus qu'à reprendre leur travail précédent, à savoir neutraliser tous ceux qui s'approcheraient trop des crevasses...
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MessageSujet: Re: La Gueule du Loup [PV Nina]   La Gueule du Loup [PV Nina] EmptyMar 24 Mar - 19:35

Grâce à un habile stratagème, Colton parvint à relancer un peu les mouvements dans le camp des hors-la-loi. En créant un conflit parmi les hommes, il avait non seulement réveillé les dormeurs, mais également provoqué la mort de deux d’entres eux, réduisant encore le nombre de leurs adversaires. Dissimulés dans l’étroite crevasse, les deux amants guettaient à présent ensemble le passage de leurs cibles. C’est alors que deux hommes approchèrent, devisant sur leurs exploits respectifs.

-… passé un marché avec un chasseur de primes, Ted Barnes. Je lui ai filé un tuyau sur un gros poisson et en échange il m’a laissé tranquille.
- C’est un dangereux ce Ted Barnes ?
- Et comment ! Je te conseille de négocier si tu le croises. Autrement il n’hésitera pas à te descendre. Il en a eu des coriaces il paraît. On dit même que c’est lui qui a mis fin à la carrière d’El Jinete…

La conversation se poursuivit mais Nina n’écoutait plus. Tapie dans l’ombre à côté de son époux, elle s’était raidie à l’évocation du nom de son père. Serrant les poings et les mâchoires, elle se retint de se ruer sur le hors-la-loi. Le coup d’œil que lui jeta Colton indiqua à la jeune femme que lui aussi avait relevé l’information. Réussissant à garder son calme, elle attendit qu’ils soient passés devant eux. Alors sans un bruit, les deux amants sortirent de leur cachette et neutralisèrent les deux hommes comme ils l’avaient fait pour les précédents, avant de les trainer là où leurs autres prisonniers attendaient. Jusqu’à présent, tout se passait bien.

Le pistolero achevait de ligoter leurs deux dernières prises lorsqu’une nouvelle proie se présenta. Son époux étant occupé, la mexicaine s’en chargea. Comme à chaque fois, elle s’approcha, se déplaçant en silence telle une ombre. Malheureusement, il semblait que la chance avait tourné. Elle s’apprêtait à assommer son adversaire lorsqu’elle fut prise d’un nouvel étourdissement. Comme les deux fois précédentes, la tête lui tourna. Portant une main à son front, elle se servit de l’autre pour s’appuyer à la paroi rocheuse. Ripant sur le sol caillouteux, c’est son pied qui la trahit. Brusquement, l’homme fit volte face. Le malaise était à peine passé et bien que la jeune femme se défende avec hargne, la force physique lui faisait défaut. Il ne fallut pas longtemps avant qu’elle soit délestée de ses colts et se retrouve les poings liés dans le dos. Par chance, Colton n’avait pas été repéré et elle prit bien soin de ne pas regarder en direction de leur cachette pour ne pas le trahir.

Sans ménagement, l’homme la conduisit au cœur du campement. Son arrivée sortit les hors-la-loi de leur ennui et on put entendre quelques sifflements d’approbation sur son passage. Parvenu devant celui qui devait être le chef de la bande, le tandem s’arrêta. L’homme devait avoir aux alentours de la quarantaine. Sa barbe de plusieurs jours et l’odeur qui se dégageait de lui, laissaient présager d’une hygiène plus que douteuse. La jeune femme devait bien l’avouer, elle ne se trouvait pas dans une situation des plus enviables. Mais bien qu’en très mauvaise posture, elle conservait son sang froid et lorsque son regard noir croisa celui du bandit, il ne put y lire aucune peur. Son rire gras résonna dans la nuit avant qu’il ne s’adresse à elle.

- Bah alors ma jolie, tu t’es perdue ? C’est dangereux tu sais de se promener seule comme ça la nuit.

Avec un sourire mauvais qui découvrit ses dents jaunes et tordues, l’homme s’approcha et posant une main crasseuse sur les fesses de Nina, il la plaqua contre lui.

- Mais t’en fais pas, on va bien s’occuper de toi…

Affichant une moue de dégout, la mexicaine lança une insulte en espagnol et cracha au visage de la brute. Elle eut droit en retour à une gifle magistrale qui en plus de manquer lui faire perdre l’équilibre, lui fendit la lèvre. Malgré la douleur cuisante et le goût du sang dans sa bouche, la jeune femme ne perdit pas une once de sa fierté. D’un air de défi, elle plongea à nouveau son regard sombre dans celui de son agresseur. Elle n’avait aucune intention de se laisser faire. Furieux, l’homme menaça tout en s’essuyant le visage d’un revers de manche.

- Tu feras moins la maligne tout à l’heure, tu vas voir.

D’un signe de tête, il ordonna à son acolyte de l’emmener. Sans plus de ménagement qu’auparavant, ce dernier conduisit sa prisonnière vers la tente la plus proche et la poussa à l’intérieur avant de se poster devant l’entrée pour monter la garde. Dès qu’elle fut seule, Nina s’empressa d’agir. Ses geôliers avaient sans le savoir commis une erreur : ils lui avaient laissé son poignard. Au moyen d’un peu de gymnastique, la jeune femme parvint à extraire l’arme dissimulée dans sa jambière. Patiemment, elle entreprit alors de couper ses liens. L’entreprise n’était pas vraiment aisée avec les mains dans le dos, mais à force d’obstination, elle était convaincue d’y parvenir. Cependant, elle devait faire vite car le temps était devenu son ennemi.
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MessageSujet: Re: La Gueule du Loup [PV Nina]   La Gueule du Loup [PV Nina] EmptyMar 24 Mar - 22:55

Trois autres Hors-la-Loi inanimés rejoignirent leurs comparses, ligotés et baillonnés, avant que tout ne commence à aller de travers.
Alors que les deux amants s'apprêtaient à reprendre leur travail de neutralisation, deux Hors-la-Loi passèrent devant la crevasse ou ils se dissimulaient. S'ils étaient passés l'un après l'autre, ils auraient sans doute pu les intercepter, mais ce n'était pas le cas. Pourtant, leur conversation n'était pas des plus anodines, et les brigands parlaient d'un chasseur de primes, dont le nom était familier aux oreilles de Colton, même s'il ne se souvenait pas vraiment pourquoi. Cependant, le récit des exploits de cet homme étaient des plus notables, principalement à cause du fait qu'il serait à l'origine du meurtre d'El Jinete. A peine ce nom pénétra-t-il dans les méandres de l'esprit du mercenaire que celui-ci, vif comme l'éclair, se retourna pour lancer un regard à sa femme. Autant pour lui faire comprendre qu'il avait compris de quoi il s'agissait que pour l'empêcher de se jeter seule sur les gangsters. D'un hochement de tête, il fit comprendre à Nina qu'ils devaient agir ensemble, sur ce coup. En un bond, il capturèrent leurs deux proies sans même éveiller l'attention.

Alors que Wales se charger de terminer d'entraver le dernier ennemi, Nina se chargea du prochain. Ou du moins, tenta de s'en charger. Bien que dissimulé dans l'ombre, Wales fut témoin de la scène suivante : Alors qu'elle s'apprêtait à frapper, Nina cligna avec insistance des yeux, comme s'il n'arrivait plus à voir correctement, tandis qu'elle se mettait à vaciller dangereusement. Elle tenta de se rattraper à la roche, mais bien que toute frêle, elle glissa à cause de son poids, et son pied ripa sur le sol, trahissant sa présence. En quelques secondes, la jeune femme fut désarmée et entraînée vers le reste du groupe. Etouffant un juron, Wales se hâta de déplacer le corps dont il s'occupait, avant de se rapprocher autant que possible sans pour autant risquer de se faire surprendre. Il eut alors droit à une vision de Nina pelotée sans vergogne par celui qui semblait être le chef de la meute. Avec la nuit tombant, le pistolero n'avait pas vraiment fait attention à tenter de discerner les visages qui se trouvaient dans la masse grouillante que formaient les Hors-la-Loi. Mais là, même avec l'obscurité, le jeune homme n'eut aucun mal à reconnaître le visage de celui qui s'amusait à claquer le fessier de Nina, tandis que celle-ci l'insultait en lui crachant en pleine figure :


"Chinga a tu madre, pendejo !"

Phrase à laquelle le gangster répondit par une violente gifle, qui, si elle fit taire la mexicaine, ne lui ôta pas pour autant sa fierté et son orgueil. Qui aurait pu parvenir à un tel exploit, par ailleurs ?

Néanmoins, le mercenaire secoua la tête. Ce ne pouvait pas être lui, il avait dû mal voir. Reprenant sa respiration, il tenta de maîtriser sa fureur lorsque Fernandez fut violemment conduite dans une des tentes. Il était aisé de deviner quel sort les bandits comptaient lui réserver, mais le pistolero n'avait pas la moindre intention de les laisser prendre le moindre plaisir à violer la jeune femme.

Ce fut à cet instant que les gangsters remarquèrent leur nombre extraordinairement réduit, la beauté de Nina les ayant suffisament réveillés pour qu'il puisse à nouveau être en mesure le petit pois qui leur tenait lieu de cervelle. Malheureusement pour eux, lorsque l'alerte fut donnée, Wales avait déja obtenu ce qu'il souhaitait. Il avait assez de balles dans ses chargeurs pour tous les étendre, à condition de ne pas louper une seule cible, chose dont il se savait incapable.

Jaillissant de sa cachette comme un diable en carton hors de sa boîte, Colton donna l'impulsion nécessaire à ses jambes pour atteindre sa vitesse maximale, tandis qu'il dégainait ses outils de travail favoris, tirant trois fois avant de se dissimuler derrière un énorme rocher, à l'opposé des caisses de dynamite. Trois des Hors-la-Loi étaient morts, chacun d'une balle dans la tête. Ils n'étaient désormais plus que dix, alors que Colton ne possédait plus que neuf cartouches dans ses barillets. Plus de temps à perdre, et tandis que les tirs ricochaient soudainement contre son bouclier naturel, il se prépara à contre-attaquer, ce qu'il fit dès que la pluie métallique cessa. Visant la première personne qu'il voyait, il fut surpris par une autre détonation, tandis que son chapeau s'envolait de sa tête. Surpris, Wales se remit à couvert tentant, d'analyser la situation qui venait d'avoir lieu. A peine avait-il montré la tête que son chapeau avait été dégommé. Si la course ne l'avait pas légèrement soulevé, il aurait désormais un trou au milieu du crâne. Et pourtant, le mercenaire pouvait se vanter d'avoir senti passer la balle. Rares étaient ceux qui pouvaient se vanter d'un tel tir. Réagissant au quart de tour, le pistolero se releva sans crier gare, et tira vers le chef, celui qu'il soupçonnait depuis le départ, et sa surprise fut de taille.
Lui aussi avait tiré.

A dire vrai, leur précision et leur vitesse avait atteint une telle similitude que les deux balles s'étaient violemment heurtées en plein vol, retombant sur le sol. Devant ce fait accompli, Colton demeura interdit durant de longues secondes, comprenant qu'il ne s'était pas trompé. Il était trop près de lui pour refuser d'admettre la vérité, désormais.

Bufford Tannen.

Une ordure, oui, mais également un des rares Hors-la-Loi qui pouvaient se vanter d'égaler le mercenaire au tir. Décidément, Wales était tombé bien mal. Aussitôt, les gangsters se préparèrent à faire feu, mais Tannen les en empêcha d'un geste. Quoi ? Ne souhaitait-il pas sa mort, en fin de compte ? Rengainant son colt, le Hors-la-Loi s'avança, les mains bien en évidence. Wales, au contraire, s'était replacé dans sa cachette, prêt à faire feu. Hors, faire feu sur un homme désarmé n'était pas dans ses habitudes, même si celui-ci avait tenté de le cribler de balles quelques instants plus tôt.


"Colton Wales, je me trompe ?"

Evidemment. Sa réputation l'avait précédé, et le fait qu'il n'ait pas tiré sur Bufford tandis qu'il s'avançait confirmait que c'était bien lui. Colton, le pistolero qui ne tuait qu'en cas de légitime défense.

"Bufford Tannen, je présume ?"

Le Hors-la-Loi qui avait honteusement touché son épouse commença à ricaner. Puis il se tourna et ordonna à ses hommes de ranger leurs armes et de reculer. Ceux-ci, d'abord surpris, restèrent un moment avant de finir par obtempérer. Inquiet, Colton s'aprêta à tirer, terrorisé de ne pas comprendre ce qui était en train de se passer. Puis Tannen se retourna vers Wales, et lui expliqua :

"Toi et moi. Un seul calibre, les six balles qu'il contient. Celui qui tient encore debout a gagné."

"Et quel serait mon gros lot ?"

L'ironie de Wales était aisément perceptible dans ses paroles. Mais Bufford fit mine de ne pas l'avoir entendue.

"Tu gagnes, tu auras le droit de repartir avec ta petite mexicaine et de continuer ta petite mission d'Homme de Loi de mes deux si tu le souhaite... Mais si je gagne... Alors ta poulette va avoir droit à une sacrée tournante, c'est moi qui te le dit ! Sans compter les beaux cadavres qu'on va se faire une joie de renvoyer à ce bon vieux shérif de Dodge !"

Cette révélation intrigua Colton.

"Comment tu le sais ? Il ne nous a pas vendu, que je sache !"

"Lui non. Mais disons tout simplement qu'en dehors du maire, il est le seul à nous connaître et à souhaiter nous voir disparaître !"

Logique. Le soudain bavardage de Tannen n'était guère surprenant. Qu'il gagne ou qu'il perde, il n'aurait plus vraiment d'intêret à ne pas divulguer cette information à son adversaire. Mais pourquoi le maire ne voudrait-il pas se débarrasser d'eux ? Peu importait. Il fallait en priorité se débarrasser d'eux, ensuite, il irait demander des explications. Rechargeant un de ses colts, il rengaina ses armes en sortant de sa cachette. Il était mortellement inquiet pour Nina, mais persistait à se dire que son malaise n'était qu'un phénomène passager, qu'elle allait rapidement reprendre ses esprits pour se libérer et venir l'aider. Car si elle ne le faisait pas, qu'il gagne ou qu'il perde, Wales serait en très mauvaise posture. Certes, la dynamite pourrait aisément lui faciliter le travail, mais le seul à portée d'arme pouvant ensevelir ses ennemis enterrerait également la tente ou était retenue la jeune femme. Il savait qu'elle risquait de ne pas y survivre, alors pas question de prendre ce risque. Chassant cette idée malsaine de sa tête, il se plaça à vingt mètres de Bufford, et demeura, comme son adversaire, immobile durant un long moment.

Chacun fixant l'autre dans le blanc des yeux.

La mort planait soudainement dans ce ravin généralement si vivant. Corbeaux et vautours semblaient se rassembler aux alentours du canyon, prêt à festoyer comme jamais. Wales et Tannen, eux, étaient à la fois morts de frousse, mais également excités et furieusement pressés d'en finir, de voir qui serait le meilleur des tireurs. Lorsqu'enfin chacun dégaina un colt, ils bougèrent si vite que même les coéquipiers de Tannen n'auraient pu décrire avec précision ce qui se passaient. Les duellistes se mirent à courir chacun d'un côté, tout en tirant desespérement dans le but avoué de mettre fin à l'existence de son adversaire.

La scène ne prit que quelques secondes, et lorsque Wales tomba à terre, il se redressa avec peine pour s'adosser à une des parois de pierre, tentant douloureusement le flot de sang qui jaillissait de son épaule et de sa cuisse. Ses mains furent rapidement couvertes de sang... Relevant la tête, il observa son adversaire. Bufford Tannen l'observait, impassible et intact... Comprenant ce qui venait de se passer, Colton ne put lâcher que quelques mots :


"Alors, j'ai perdu, hein ?"

"Pauvre con..."

Lâchant ses armes, Tannen écarta ses vêtements, dévoilant son torse poilu, tandis que deux trous laissaient filtrer une vague d'hémoglobine, au niveau du coeur.

"Au contraire. T'as gagné..."

A peine Bufford eut-il prononcé ces mots qu'il retomba en arrière. Ainsi, il allait mourir, terrassé par un adversaire plus talentueux que lui, et pourtant si jeune. Ses blessures allaient-elles lui ôter la vie aussi ? Certainement pas. Oui, au fond de lui, Tannen revit défiler toute sa vie, et les regrets envahirent son coeur percé, tandis que les larmes envahissaient peu à peu ses yeux.

"J'aurais voulu être plus fort... Pour résister... A tout ce que j'ai fait..."

Puis, ces yeux, semblables à deux rideaux de fers, tombèrent lourdement, tandis que la Fauche étendait ses sombres griffes pour attirer dans sa glaciale étreinte l'âme damnée du Hors-la-Loi.

Assistant à la fin de son adversaire, Colton vit soudainement les hommes de celui-ci dégainer à nouveau. Deux d'entre eux s'étaient pris des balles perdues et avaient succombé. Bien évidemment, il était peu probable qu'ils acceptent effectivement de se laisser faire et de rendre les armes. Ils n'étaient pas fidèles à ce point. Mais à dire vrai, Colton s'en contre-fichait. Il n'avait pas reçu de blessures suffisament graves pour lui ôter la vie, mais le choc était suffisant pour lui faire perdre connaissance durant quelques heures, le temps que ces blessures commencent à cicatriser. L'obscurité se resserrait autour de lui, et il avait de plus en plus de mal à empêcher ses paupières de se refermer. Dans un dernier relèvement de tête, le pistolero remarqua soudainement quelques bâtons de dynamite, en face de lui et quelques mètres plus haut, qu'il aurait pu faire sauter aisément sans causer trop de tort à Nina, s'il les avait remarqués plus tôt...


"Quelle merde... Rater si près du but..."

Alors que Colton sombrait dans l'inconscience, un des hommes de feu Bufford Tannen s'approcha, colt à la main, prêt à mettre un terme à la vie du pistolero. Mais alors qu'il allait presser la détente, de soudains coups de feu se firent entendre, soulevant des nuages de poussière aux pieds du gangster. Surpris, il leva les yeux, avant d'apercevoir plusieurs cavaliers, situés au sommet du Canyon, la plupart armés de Winchester. Etaient-ce des adjoints du shérif accompagnés de miliciens ? Ou bien la Cavalerie ? Peu importait, à vrai dire...
Se mettant à couvert, les Hors-la-Loi oublièrent momentanément Colton et Nina, se concentrant davantage sur leurs principaux adversaires.
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MessageSujet: Re: La Gueule du Loup [PV Nina]   La Gueule du Loup [PV Nina] EmptyJeu 26 Mar - 1:30

Avec obstination, Nina s’acharnait sur ses liens. Elle devait se libérer à tout prix. Bientôt, des coups de feu retentirent à l’extérieur et l’homme posté devant l’entrée de la tente partit précipitamment. La jeune femme en déduisit sans peine que Colton avait décidé d’intervenir. Elle redoubla alors d’efforts pour se défaire de ses entraves et aller lui prêter main forte. Les coups de feu avaient cessé lorsqu’enfin la corde céda. Immédiatement, la mexicaine fut sur ses pieds, jetant un œil à l’entrée de la tente pour voir si la voie était libre. Silencieusement, elle se faufila à l’extérieur et passant derrière les tentes rejoignit l’attroupement des hors-la-loi. Leur chef s’adressait au pistolero. Il semblait être question de duel.

- … Sans compter les beaux cadavres qu'on va se faire une joie de renvoyer à ce bon vieux shérif de Dodge !
- Comment tu le sais ? Il ne nous a pas vendu, que je sache !
- Lui non. Mais disons tout simplement qu'en dehors du maire, il est le seul à nous connaître et à souhaiter nous voir disparaître !

Les deux hommes se firent face et la tension dans l’atmosphère devint palpable. Nina retint son souffle. Sans ses colts, elle ne pouvait pas intervenir et elle risquait à tout moment de perdre son époux. Puis soudain tout s’accéléra. Bien qu’elle ne quitte pas des yeux le pistolero, la jeune femme eut du mal à distinguer exactement tout ce qui se passait. À quelques pas devant elle, un homme s’écroula, victime d’une balle perdue. Elle reconnut celui qui l’avait faite prisonnière. À sa ceinture, elle repéra ses deux colts. Dès que les coups de feu cessèrent, elle se précipita sur le cadavre pour récupérer ses armes, profitant du fait que l’attention était concentrée sur les deux duellistes.

En un coup d’œil, Nina analysa la situation. À terre, Colton était blessé. Tout portait à croire qu’il avait perdu. Toujours dissimulée, la jeune femme leva une de ses armes, visant la tête du hors-la-loi. S’il amorçait le moindre geste pour achever son œuvre, elle était résignée à l’abattre avant qu’il n’appuie sur la détente. Cependant, elle n’eut pas à le faire. Le cœur perforé, la brute s’écroula à son tour, murmurant des regrets irrecevables aux yeux de la mexicaine.

Malgré tout, les deux amants n’étaient pas encore sortis d’affaire. Il restait encore tous les hommes de Tannen et Colton n’était plus vraiment en état de se battre. Nina était décidée à se défendre jusqu’au bout, mais tout laissait présager que leur chemin allait s’arrêter là. Et c’est sans doute ce qui ce serait passé si une intervention providentielle n’était pas venue changer la donne. La jeune femme était prête à tirer lorsque des coups de feu provenant des hauteurs la devancèrent. Levant la tête, elle aperçut un groupe de cavaliers qu’elle ne parvint pas à identifier dans l’obscurité. Amis ou ennemis ? À cet instant, peu importait, ils lui permettaient de gagner du temps et de distraire les hors-la-loi.

Nina sortit alors de sa cachette pour se précipiter auprès de Colton et le mettre à l’abri. Aussi délicatement que possible dans ces circonstances, elle le traina à couvert. Ça aurait été trop bête de prendre une balle perdue maintenant. À l’aide de son couteau, elle découpa des bandes de tissu dans la toile de tente la plus proche et s’en servit pour faire des garrots au bras et à la jambe de son époux afin de stopper le saignement. Les coups de feu avaient à nouveau cessé et elle ne tarda pas à entendre des bruits de sabots derrière elle.

- Mains en l’air et pas de geste inconsidéré !

Sachant parfaitement qu’elle n’avait aucun intérêt à résister, Nina obéit. Elle se redressa lentement et se retourna pour faire face à celui qui avait donné cet ordre. Par précaution, elle s’était placée entre les nouveaux venus et Colton. La jeune femme grimaça en reconnaissant l’uniforme des soldats. Il ne manquait plus que ça. Soupirant, elle s’adressa à celui qui semblait mener les autres cavaliers.

- Nous sommes envoyés par le shérif de Dodge. Envoyez un de vos hommes vérifier si vous voulez, mais mon compagnon est blessé et il sera mort avant que votre homme revienne si on reste à attendre.

Dévisageant Nina, le cavalier sembla réfléchir. Puis s’adressant à ses hommes, il annonça sa décision.

- Prenez leurs armes et occupez-vous du blessé. On établit le camp ici pour la nuit et demain on verra s’ils disent vrai.

Tandis que l’un des soldats la délestait de ses armes pour la deuxième fois de la soirée, Nina leva les yeux au ciel. Décidément, les choses ne tournaient pas vraiment comme ils l’avaient prévu. Utilisant les installations des hors-la-loi, les soldats eurent tôt fait d’établir leur campement. Les cadavres furent transportés à l’écart et l’on installa Colton dans une tente. Son épouse put rester près de lui, sous l’œil vigilant d’un soldat. La nuit s’annonçait longue. Pour prouver sa bonne foi, la jeune femme avait indiqué où se trouvaient les hors-la-loi que les deux amants avaient faits prisonniers. Mais malgré ça, le plus gradé des soldats restait suspicieux.
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MessageSujet: Re: La Gueule du Loup [PV Nina]   La Gueule du Loup [PV Nina] EmptyJeu 26 Mar - 19:02

Colton flottait dans un néant glacial, entre la vie et la mort, incapable de comprendre ce qui se passait, ni même de réfléchir posément. Il lui semblait par moment apercevoir une certaine forme de lumière jaillir de nulle part, avant d'être à nouveau engloutie par l'obscurité permanente. Mais plus le temps passait, plus les percées du soleil étaient fréquentes et durables, jusqu'à ce que le pistolero atterrisse soudainement sur un sol dur, dallé de gris, sans mur, s'étendant à perte de vue, comme s'il n'avait pas de fin. Mais même ainsi, à quatre pattes sur ce sol, le mercenaire n'était pas plus en mesure de concevoir la moindre pensée cohérente, l'esprit toujours retenu en esclavage par ce monde étrange. Du moins, jusqu'à ce qu'une voix transcende la brume qui l'entourait, avant de lâcher, sur un ton des plus glacials :

"Rédempteur ou Destructeur. Héros ou pantin. Le Destin n'est jamais flexible."

Puis le décor changea brutalement, plongeant le jeune homme dans une atmosphère de guerre, ou la terre et le ciel semblaient s'être accordés pour ne laisser aucun répit à un seul des combattants, quels que soient son camp ou ses idéaux. Ce voyage soudain acheva de le réveiller, tandis qu'il marchait maladroitement, pendant que les armées s'affrontaient brutalement, sans même se préoccuper de lui, comme s'il n'existait pas. Tandis qu'une voix s'élevait au-dessus du champ de bataille, douce et sympathique :

"Beeeenzzeeeel !"

Marchant à reculons, effrayé par tout se qui se passait, Colton heurta soudainement quelqu'un, et fit volte-face, terrorisé. Il se retrouva nez à nez avec un vieil homme vêtu de manière extravagante, portant un large costume rouge à pourpoints dorés, et coiffé d'un chapeau farfelu. Quel étrange personnage ! Et pourtant, celui-ci sembla bel et bien voir Wales, tandis qu'il demandait à celui-ci :

"Excusez-moi, vous n'auriez pas vu mon ours ?"

"COLTON !"

Ce cri surprit le mercenaire plus que jamais, qui se retourna aussitôt vers la troisième voix, dégaina et tira aussitôt, offrant à cette personne un joli trou entre les deux yeux. Ce ne fut qu'après avoir commis ce meurtre qu'il se rendit compte que celle qui l'avait apostrophé n'était autre que Nina, sa chère et tendre femme. Mais alors qu'elle s'effondrait, le monde se brouilla de nouveau, et Wales ouvrit enfin les yeux, pour de bon, cette fois-ci, et put contempler un toit de toile, certainement sous une tente. Reprenant ses esprits, il tenta de se relever, mais une main le força à se rallonger. Observant celui qui le maintenait, il fut surpris de constater que c'était un soldat, qui avait enlevé sa veste bleue et son chapeau afin de travailler plus efficacement. Etrangement, cet homme, avec sa barbe naissante et ses petites lunettes rondes, inspira immédiatement confiance à Colton, qui pourtant, avait encore du mal à différencier la gauche et la droite en cet instant...

Lui intimant de ne pas bouger, l'homme acheva de lui recoudre la plaie qui lui entaillait l'épaule, arrachant une grimace de douleur au pistolero à chaque fois que l'aiguille, chauffée à blanc, traversait sa chair. Etrangement, il ne se rappellait pas que l'on soignait ainsi les blessures par balle, mais le débat engendré lui occasionna un tel mal de crâne qu'il finit par abandonner cette réflexion.

Achevant son travail, le soldat se redressa avant de prendre la parole :


"Eh bien, on peut dire que vous êtes chanceux, vous alors !"

"Je ne m'estime pas vraiment chanceux après m'être pris deux balles dans le corps."

"La balle qui vous a touché la jambe n'a rien détruit, et j'ai pu l'extraire sans causer le moindre dégât. Quant à la balle dans votre bras, eh bien... Généralement, un pistolero qui reçoit une balle dans l'épaule peut considérer sa carrière terminée, mais elle a traversé la chair sans rencontré l'os, et a à peine touché le muscle. Par ailleurs, aucune infection n'est à déclarer, et j'ai utilisé assez d'alcool pour prévenir... Si ce n'est pas de la chance, tout ça..."

Ce baratin ne disait pas grand-chose à Colton, si ce n'était qu'il avait eut une chance de pendu. Tant mieux. Vu tout ce qui leur tombaient sur le coin de la figure ces temps-ci, elle ne serait certainement pas malvenue. Comprenant que son patient émergeait, le soldat reprit :

"Je suis le caporal Blutch. C'est moi qui suis chargé des soins, dans mon unité..."

"Enchanté... Moi c'est Wales. Colton Wales."

Il tenta de réflechir un moment. Blutch ? Ce nom ne lui était pas vraiment inconnu, mais pas moyen de se remémorer pourquoi. Mais le médecin lui expliqua tout seul :

"Alors c'est bien vous ? Vous avez aidé mon cousin à débarrasser sa ville d'un croque-mort véreux, contre lequel il n'avait aucune preuve."

"Ah..."

Wales ne risquait pas de l'oublier, vu que c'était au cours de cette période que le pistolero avait été enfermé avec l'entrepreneur des pompes funèbres, dans un cercueil en chêne. Il grimaça à ce souvenir. En fin de compte, le stratagème de celui-ci pour faire sortir les corps enterrés à l'insu de tous se révéla très utile et leur permit, par ailleurs, d'éviter de finir enterrés vivants, à plusieurs mètres sous terre. Soudainement, le rêve de Colton lui revint en tête, et il s'inquiéta immédiatement pour son épouse, avant d'entamer son lever. Malheureusement, à peine eut-il posé le pied au sol que sa jambe blessée le trahit, manquant de lui faire obtenir un rendez-vous disgracieux avec le sol caillouteux. Coup de chance, Blutch s'était rendu compte de sa tentative, et lui évita de se casser trois dents en le rattrapant, avant de le ramener sur son lit.

"Je vous déconseille de remettre le pied par terre avant quelques jours, du moins, pas sans une canne..."

"Ou... Ou est Nina ?"

"La fille qui vous accompagne ? Elle est sortie un moment. Je lui ai dit qu'il fallait que je sois seul pour m'occuper de vous. Et pour éviter un maximum d'infections. Elle a l'air de sacrément tenir à vous, vous savez... Elle s'arrangeait pour qu'on ne voit rien, mais elle craignait pour votre vie, c'était perceptible..."

"Normal, c'est ma femme..."

"Quoi ? Vous l'avez épousée ? Elle doit sacrément vous adorer pour vous laisser l'approcher, car elle me fait vraiment penser à un chat sauvage... Ceux qu'il ne faut pas approcher sous peine de se faire lacérer..."

"Ca ne m'étonne pas d'elle... Quant au mariage... Disons que ce n'était pas vraiment voulu..."

"Oh... Je crois que je comprend... Moi aussi j'ai été forcé de me marier..."

Partant d'un grand sourire, Blutch reprit :

"En revanche, elle a particulièrement agacé le capitaine, si vous voulez mon avis..."

Wales soupira. Connaissant Nina et ses récentes sautes d'humeur, il devait s'attendre à un soudain emportement chez elle. Du moins, elle était toujours vivante...

"Qu'est ce qu'elle a encore fait, et combien ça va nous coûter ?"

Blutch pouffa, avant de reprendre :

"Je ne suis pas au courant des détails, mais elle a râlé un bon moment au sujet des prisonniers que vous avez fait, parce que le capitaine tient à les embarquer jusqu'à Fort Condor."

Effectivement, si cela se produisait, les deux amants rentreraient bredouilles à Dodge, et le shérif n'apprécierait guère cette soudaine défaite, alors qu'il s'était certainement évertué à calmer les citoyens en prétendant qu'ils reviendraient rapidement en compagnie des Hors-la-Loi en question...

Ou du moins, de leurs cadavres...

A peine Blutch eut-il achevé sa phrase qu'un pan de la tente s'écarta. La déception fut grande pour le pistolero, qui s'attendait à voir Nina, en se rendant compte que c'était justement le capitaine de la section. Celui-ci se mit au garde-à-vous et se présenta de la manière la plus officielle qui soit, ce qui agaça un tantinet Colton, notamment lorsque l'homme, âgé d'une quarantaine d'années à tout casser, lui fit un rapport on ne peut plus détaillé sur ce qui s'était passé depuis qu'il avait perdu connaissance. Aquiesçant poliment, le pistolero tenta de savoir ce qu'il était advenu de Fernandez, et le militaire répondit sur un ton particulièrement désobligeant :


"Ah ! Cette femme-là... Elle est toujours dehors, à emmerder mes hommes, comme elle sait si bien le faire... Si vous voulez mon avis, elle aurait plus sa place à porter des vêtements décents, et à s'occuper de son devoir de femme, plutôt qu'à semer le grabuge dans tout l'Ouest. Foutue Jane..."

"Fernandez..."

Colton avait repris afin de lui empêcher de confondre Nina et Calamity Jane. Il n'avait jamais fait l'erreur, et n'avait pas la moindre envie de la faire en présence de son épouse. Tant qu'il ignorait quelle serait sa réaction, du moins...

En revanche, il doutait que le capitaine, si respecté et expérimenté soit-il, ne survive très longtemps s'il persistait à tenir ce genre de discours devant la mexicaine. Certes, celle-ci ne tuait pas, mais elle risquait néanmoins de lui faire regretter chacun des mots qu'il aurait prononcé. Les femmes sont parfois bien pires que les hommes dans ce cas-là, le mercenaire en savait quelque chose.

Tandis que Blutch lui mettait le bras gauche en écharpe, avant de partir lui trouver de quoi faire une canne temporaire, Nina pénétra dans la tente à son tour. Si la satisfaction était aisément repérable pour Colton qui la cotoyait depuis suffisament longtemps pour savoir ce qu'elle ressentait, pour les autres, sauf peut-être Blutch, elle n'avait pas gardé son air droit et impassible, fière comme jamais. Et indirectement, Wales aussi était fière d'elle, de leur amour, de tout ce qu'ils étaient...
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MessageSujet: Re: La Gueule du Loup [PV Nina]   La Gueule du Loup [PV Nina] EmptySam 28 Mar - 14:31

Les prisonniers de Colton et Nina avaient été ramenés au campement par les soldats et se trouvaient à présent sous bonne garde. De son côté, la jeune femme avait été aimablement congédiée de la tente où se trouvait son époux par un certain caporal Blutch qui devait en théorie lui sauver la vie. Tout en faisant les cent pas devant la tente, la mexicaine se répétait qu’il avait intérêt à ce que ce soit effectivement le cas sous peine de le rejoindre immédiatement dans la tombe. Si Colton ne s’en sortait pas, elle ne le pardonnerait pas. Cependant rien, sur son visage ou dans son attitude, ne trahissait son inquiétude.

Nina avait essayé de s’occuper en attendant et était notamment allée discuter du sort de leurs prisonniers avec le capitaine. La discussion avait d’ailleurs pris très vite une tournure assez houleuse, provoquant des sourires amusés chez les hommes qui connaissaient les idées de leur capitaine, et exaspérant d’autant plus ce dernier. Finalement, elle s’était résignée à retourner patienter devant la tente, faisant les cent pas sous le regard agacé du soldat chargé de surveiller l’entrée.

Soudain, la jeune femme stoppa ses déambulations. On parlait à l’intérieur. Un immense soulagement l’envahit lorsqu’elle reconnut la voix de son amant. Cependant, elle n’en montra rien, conservant son expression impassible. Seul Colton aurait pu remarquer le changement minime dans son regard. À présent immobile, elle guettait les bribes de conversation qui lui parvenaient. Au bout d’un moment, elle vit s’approcher le capitaine. Elle remarqua alors que le soldat qui montait la garde jusqu’à présent l’accompagnait. Elle ne s’était même pas aperçue qu’il était parti chercher son supérieur. Après avoir lancé un regard noir à la mexicaine, l’homme entra dans la tente tandis que le soldat reprenait son poste. De là où elle se trouvait, Nina entendit clairement la présentation très solennelle du capitaine. Elle secoua la tête. C’était ridicule…

La jeune femme fit un pas pour entrer à son tour à l’intérieur et rejoindre son époux. Le soldat fit mine de l’empêcher de passer mais le regard de la mexicaine l’en dissuada immédiatement. Écartant un pan de toile, elle franchit le seuil et se dirigea directement au chevet de Colton sans un seul regard pour le capitaine. Discrètement, elle accorda néanmoins un signe de tête au caporal en guise de remerciement. Ce dernier lui inspirait bien plus de sympathie que tous ses collègues réunis. La jolie brune prit place au bord du lit de camp dans lequel Colton reposait.

Les holsters vides sur ses hanches rappelaient l’incertitude de leur situation. Ils n’étaient pas encore prisonniers mais on ne leur faisait pas non plus confiance. Avec un soupçon de mépris, Nina détailla le capitaine. Elle avait parfaitement entendu sa dernière remarque avant qu’elle n’entre dans la tente et aurait bien aimé lui faire ravaler ses propos. La mexicaine ne supportait pas ce genre d’hommes qui pensaient que leur uniforme leur donnait tous les droits et en faisaient des êtres supérieurs aux autres. Elle était convaincue d’être plus douée que lui dans bien des domaines et mourait d’envie de le mettre au défi. Cependant, elle se doutait également qu’il n’était pas du genre à prendre la chose avec fair-play et qu’elle risquait de leur attirer plus d’ennuis qu’autre chose. Aussi, la jeune femme prit sur elle et se contenta de lancer au soldat un regard qui signifiait clairement que s’il voulait discuter, il faudrait compter avec elle, toute femme qu’elle soit.
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MessageSujet: Re: La Gueule du Loup [PV Nina]   La Gueule du Loup [PV Nina] EmptySam 28 Mar - 16:54

Les regards que Nina lançaient au capitaine étaient assez équivoques. Elle brûlait d'envie de lui montrer à quel point une femme pouvait surpasser un homme. Colton ne doutait pas que, quelque soit le domaine, excepté peut-être la maîtrise de soi et la force physique, la jeune femme pouvait aisément battre à plates coutures le quadragénaire, bien que Wales s'attendait fortement à ce qu'il soit du genre à s'arranger pour s'approprier la victoire, quel qu'en soit le prix. Le désir de certains hommes de dépasser les femmes et tout autre être vivant qu'ils estimaient inférieurs pouvaient aller beaucoup trop loin. La première preuve en avait été les guerres avec les Indiens, ainsi que les mises en esclavages que pouvaient compter l'histoire à travers le monde entier. Pour Wales, au contraire, Anoki et Nina étaient de ceux, considérés comme inférieurs à ses pairs, qui avaient depuis bien longtemps fait leurs preuves aux yeux du mercenaire.

Tandis que son épouse venait à son chevet, et lançait un regard de défi au chef de la section, tandis que Blutch sortait à l'extérieur, sans doute pour fabriquer une troisième jambe pour le pistolero, le jeune homme se redressa sur son séant, aidé de Nina pour pour pouvoir demeurer assis sans trop d'ennui. Heureusement, le lit de camp était proche de la toile de la tente, contre laquelle il s'appuya afin de ne pas basculer en arrière. Prenant sa respiration, le mercenaire lança au capitaine :


"Je vous remercie de nous avoir secourus. Cependant, nous avons été chargés par le shérif de Dodge City de ramener la totalité des prisonniers que nous avons pu faire."

Pendant un instant, il eut envie d'ajouter "si nous ne le faisons pas, nous nous ferons lyncher par la foule", mais il doutait fortement que jouer la corde sensible puisse aider le militaire à accepter. Au contraire, celui-ci semblait plus à même de céder sous la menace ou les négociations qu'avec une pluie de pitié et de bons sentiments.

"Nous représentons la loi. Ce shérif devrait comprendre..."

"Il le comprendra certainement. Mais je suis certain qu'il ne sera pas de cet avis, et il y a de fortes chances pour qu'il adresse une plainte en haut-lieu."

Le quadragénaire soupira bruyamment. Bien sûr, Colton se doutait que le vieux débris de Dodge ne se donnerait pas une telle peine pour récupérer ces prisonniers, bien au contraire. Mais généralement, tout ce qui impliquait de la politique ou des intrigues du même bois agaçait prodigieusement les militaires. Aussi, hochant la tête, il consentit à lâcher du lest, et demanda à ce qu'on signale au shérif que la troisième section de cavalerie était intervenue pour leur apporter une aide précieuse, sans laquelle aucun des deux amants n'aurait pu parvenir à les maîtriser tous, et Colton le promit, tout en sachant pertinnement que ce passage "s'effacerait" étrangement de sa mémoire sitôt qu'il les aurait quittés. Nina, qui n'avait pas dit un mot de tout l'entretien, comprit parfaitement le manège et mentit tout aussi aisément. Ce fut donc en grognant que le capitaine abandonna ses hôtes, tout en leur expliquant que les armes de Colton lui reviendraient, et seulement les siennes, ce qui agaça un tantinet la jeune femme. Craignant qu'elle ne saute à la gorge du militaire, le jeune homme opposa une série d'arguments, la plupart incluant la vérité, précisant qu'elle était d'une aide précieuse une fois armée. Il fut beaucoup plus dur à convaincre sur ce coup, et Wales finit par abandonner la partie en lui demandant de récupérer lui-même les armes de Fernandez, prétendant qu'elles lui appartenaient, et que la mexicaine n'y toucherait plus jamais. Cette affirmation provoqua un hochement de tête chez le capitaine, qui sortit enfin.

Visiblement, cet élan de sexisme chez Colton semblait l'avoir convaincu qu'il disait la vérité, et donc que la jolie brune ne récupérerait jamais son matériel, chose qui serait au contraire faite sitôt qu'ils auraient quittés les Tuniques Bleues...

Enfin seuls, Wales saisit le menton de Nina de son bras valide, le droit, et approcha le visage de celle-ci pour l'embrasser tendrement.

Trois jours passèrent en compagnie des militaires, jusqu'à ce que Blutch estime Colton suffisament solide pour se déplacer tout seul, même s'il fut assez surpris de la vitesse à laquelle il s'était remis. Même le plus résistant des militaires ne pouvait avoir autant de chance. Chose à laquelle le pistolero répondit sur un ton moqueur qu'il avait toujours l'habitude de tout faire très vite, chose qui provoqua l'hilarité chez un grand nombre de soldats, même si le médecin de la section semblait avoir du à croire à de telles balivernes, mais finit par céder.

Ce fut donc le coeur rempli de soulagement que les deux époux, après avoir placé la plupart des prisonniers sur une charette utilisée par les Hors-la-Loi pour d'obscures raisons, et d'autres sur quelques chevaux, quittèrent leurs sauveurs. Les cadavres, quant à eux, virent chacun un de leurs doigts tranché par Colton, qui les enfourna dans un petit sac de toile, afin de prouver qu'ils ne mentaient pas sur le nombre de victimes. Seul Bufford Tannen vit son corps tout entier placé sur un cheval. Après tout, son identité à lui pourrait ramener bien plus que tout autre Hors-la-Loi, même mort, et même avec un prix divisé par deux...

Harnachant leurs chevaux, les amants saluèrent les militaires, et, conduisant leur bien étrange convoi, Colton tendit ses armes à Nina, avant de lâcher, suffisament fort pour couvrir les gémissements des prisonniers.


"C'est bon, ils ne nous entendront plus... Tu peux râler..."
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MessageSujet: Re: La Gueule du Loup [PV Nina]   La Gueule du Loup [PV Nina] EmptySam 28 Mar - 23:18

S’il y avait bien une chose pour laquelle Nina n’était pas douée, c’était la diplomatie. Elle devait avouer que Colton s’en tirait bien mieux qu’elle à ce petit jeu. À force de persuasion, de négociations et de menaces voilées, il parvint à faire fléchir le capitaine obtus et à le convaincre de leur laisser le bénéfice de leurs prises. Les choses devinrent plus délicates lorsqu’il s’agit de la question de leurs armes. Le militaire ne semblait pas disposé à restituer les siennes à la jeune femme pour une raison qui, sans qu’il l’ait énoncée, était évidente. Si son époux ne l’avait pas retenue en lui broyant discrètement la main, la mexicaine se serait sans aucun doute ruée sur le capitaine. Serrant les poings et les mâchoires, elle contint tant bien que mal sa fureur tandis que son amant parlementait… sans succès. Il parvint cependant à un compromis qui ne satisfaisait qu’à moitié Nina. Elle bouillait de rage à l’idée d’être privée de ses armes durant tout le temps où ils devraient supporter la compagnie des soldats. En elle-même, elle se jura qu’il ne s’en tirerait pas comme ça tandis qu’il prenait congé.

Lorsqu’ils furent seuls cependant, Nina oublia pour un temps sa rancœur. Elle accueillit avec joie le baiser de Colton qui signifiait à la fois qu’il était vivant, qu’ils s’aimaient et surtout, qu’ils étaient réconciliés. Ils n’eurent droit qu’à peu de moment d’intimité tel que celui-ci durant leur séjour parmi les tuniques bleues mais la jeune femme savoura chacun d’eux. D’autant que l’attitude profondément machiste du capitaine lui fournissait mille prétextes de diriger contre lui sa mauvaise humeur chronique. Au bout de trois jours qui parurent interminables à la jolie brune, les deux amants purent enfin reprendre leur route.

Lorsqu’ils se furent suffisamment éloignés, Colton tendit ses armes à la jeune femme qui les remit avec soulagement à leur place de part et d’autre de ses hanches. Elle devait le reconnaître, leur poids la rassurait. C’est alors qu’avec ironie, son époux laça pour la taquiner :

- C'est bon, ils ne nous entendront plus... Tu peux râler...

Contre toute attente, au lieu de s’énerver, la jeune femme sourit avant de répondre.

- Ne t’en fais pas, ce gringo doit déjà regretter de m’avoir sous-estimée…

Devant le regard à la fois étonné et interrogatif de Colton, Nina expliqua avec une évidente pointe de malice et de satisfaction dans la voix.

- Une heure avant qu’on parte, j’ai détaché et fait fuir tous leurs chevaux. Le capitaine et ses hommes sont bons pour une petite marche forcée.

De toute évidence, elle était particulièrement fière du tour qu’elle leur avait joué. Elle imaginait sans peine la tête du militaire lorsqu’il s’apercevrait de l’absence de leurs montures. Ce n’était pas grand-chose, mais jusqu’à ce que leurs routes se croisent à nouveau, cette vengeance lui suffirait.

Les deux amants chevauchèrent quelques instants en silence avec pour seul bruit de fond les quelques protestations de certains de leurs prisonniers. Avec un tel convoi, ils en auraient facilement pour quatre jours avant d’atteindre la ville. Mais dans tous les cas, le voyage retour s’annonçait bien plus agréable que l’aller. En effet, les sautes d’humeurs de la jeune femme étaient de moins en moins fréquentes, du moins à l’encontre de son époux. Elle faisait preuve au contraire d’une bonne humeur qu’il ne lui avait pas vue depuis leur séjour dans les plaines.

Lorsque le soleil fut au plus haut, ils décidèrent de faire une halte. Les chevaux avaient besoin de souffler un peu avant de poursuivre leur route. Arrêtant sa monture à côté de celle de Colton, Nina descendit tout en constatant :

- Finalement on ne s’en est pas si mal sorti même si ce n’était pas vraiment gagné au départ…

Elle avait à peine fini sa phrase et mis pied à terre qu’un nouvel étourdissement la saisit. Elle avait presque oublié les précédents avec les derniers évènements. Pourtant, c’était bien l’un d’eux qui avait failli faire échouer leur mission et leur coûter la vie à tous les deux. Portant la main à son front, elle prit appui sur son cheval pour conserver son équilibre le temps que le malaise passe.
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MessageSujet: Re: La Gueule du Loup [PV Nina]   La Gueule du Loup [PV Nina] EmptyDim 29 Mar - 0:20

Contrairement à ce que le jeune homme s'était attendu, Nina ne profita pas de l'autorisation de Colton pour se mettre à pester comme elle l'avait si souvent fait jusqu'à présent. Au contraire, elle lui fit un agréable sourire avant de répondre, ce que le pistolero estimait comme très mauvais pour le capitaine de la section de Cavalerie qu'ils avaient croisés. Et la jeune femme lui expliqua, sur un ton horriblement douceureux, qu'elle s'était amusée à faire fuir les chevaux des Tuniques Bleues, les contraignant ainsi à une marche forcée pour retrouver leur Fort. Entendant cette explication, Colton se posa la main sur le front et soupira sur un ton de reproches :

"Nina..."

Après tout, qu'allait-il pouvoir lui dire ? Que c'était mal de se venger de ceux qui se moquaient d'elle juste parce qu'ils étaient en uniforme ? Certainement pas. Au contraire, Colton aurait même été le premier à ouvrir le feu si le capitaine s'était montré violent à l'égard de la belle mexicaine. En revanche, le jeune homme regretta que Blutch ait subi le même sort. Certes, celà lui évitait d'être accusé par les autres soldats, mais il serait alors mis dans le même panier que les autres. En repensant au médecin, sa guérison miraculeuse revint dans l'esprit du pistolero. Effectivement, aucun humain ne pouvait guérir aussi vite, alors comment avait-il pu parvenir à un tel exploit ?
Certes, il se déplaçait encore en boîtant un peu, et son épaule le faisait souffrir par moment, mais pourtant, il était certain que ces blessures ne laisseraient pas la moindre cicatrice, alors que n'importe qui en aurait gardé ne serait-ce qu'une minuscule marque.

Pourquoi ?

Secouant la tête, le jeune homme se ressaisit. Tant mieux s'il avait guéri plus vite, mais cela ne lui permettrait pas de survivre à une autre balle s'il avait la faiblesse de s'en reprendre une. Et le pire dans tout cela, c'était qu'il ne se trompait pas le moins du monde...

Lorsqu'il fut prêt de midi, les deux amants firent une pause, tandis que Nina exultait à moitié, heureuse de préciser que malgré es problèmes qui les avaient attendus dès le départ, ils s'en étaient tirés sans trop d'ennui, ce qui valut à la jeune femme un sympathique regard noir, afin de lui rappeller que son amant, ne s'en était pas sortit indemne.

Cependant, à peine Fernandez fut-elle descendue de son cheval qu'elle sembla, une fois de plus, vaciller sur ses jambes. Encore trop endommagé pour se mouvoir correctement, Colton ne put que voir la Hors-la-Loi manquer de s'écraser sur le sol, avant de se retenir sur son cheval, et s'y maintenir, fermant les yeux.

Descendant de cheval, le mercenaire se dirigea vers sa femme en boîtant sévèrement, jusqu'à arriver à ses côtés et poser une main sur son épaule.


"Est-ce que tu vas bien ? C'est la deuxième fois que je te vois manquer de t'évanouir, tu peux me dire ce qui ne va pas ?"

Saisissant une de leur gourdes, il la tendit à la jolie brune, histoire qu'elle se rafraîchisse. C'était peut-être tout simplement dû à la chaleur. Néanmoins, s'emparant d'une autre gourde, Colton se dirigea vers les prisonniers, tout en lançant à son amante :

"Quand on sera rentrés, tu me feras le plaisir d'aller voir un toubib, histoire qu'il me dise ce que t'as..."

Wales allait donner une gorgée d'eau au premier Hors-la-Loi mais celui-ci refusa, avant de lancer à ses compagnons :

"On a plus de valeur pour lui en étant vivants, alors mieux vaut crever que de finir en tôle pour t'enrichir, sale chasseur de primes !"

Soupirant, le jeune homme regarda le prisonnier, et lui dit d'un ton amical, tout en parlant suffisament fort pour que tous entendent :

"Je suis pas un chasseur de primes... Je me contente de faire mon boulot. On m'a demandé de capturer des Hors-la-Loi qui se préparaient à attaquer une ville, je l'ai fait. Si j'ai dû tuer certains d'entre vous, c'est parce que je n'avais pas le choix. Une fois entôlés, vous pourrez vous évader et partir ou vous voudrez, même reprendre vos désirs d'assiéger Dodge, je m'en contrefous..."

Pendant un instant, le Hors-la-Loi le regarda comme s'il était devenu fou, avant d'éclater de rire :

"Attaquer Dodge ! Et puis quoi encore ? Aller au casse-pipe ? Très peu pour moi !"

"Quoi, vous n'aviez pas l'intention d'attaquer la ville ?"

"Pas directement, en tout cas... Oui, c'est vrai, on s'en est pris à des diligences et on a attaqué la banque une ou deux fois, mais rien de plus ! On est pas assez cinglés pour s'en prendre à une ville toute entière, qu'est ce que ça nous rapporterait ?"

Cette façade de la question avait échappé à Colton. Oui, il ne s'était pas attendu à celà. Mais le shérif aurait-il vraiment menti ? Non. De toutes façon, même s'il avait dit la vérité, les deux époux auraient tout de même obéi. La seule solution possible était que le vieil homme aussi avait été induit en erreur. Mais par qui ?

Ceci dit, le jeune homme présenta à nouveau la gourde au Hors-la-Loi. Bien que celui-ci aurait préféré mourir que d'aider un chasseur de primes à s'enrichir, la chaleur brûlante du soleil finit par le convaincre de se laisser hydrater. En quelques minutes, chaque prisonnier avait eu droit à quelques gorgées pour cette partie de la journée. Le soir, une nouvelle tournée d'eau leur serait attribuée, et on leur permettrait de manger un morceau de pain, dont les Tuniques Bleues avaient "aimablement" fait l'offrande aux amants. Bon, Colton avait profité de l'inattention du cuisinier de la section pour s'en emparer, mais bon...

Ceci-dit, Nina et lui étaient réduits au même régime alimentaire que les prisonniers. Mieux valait donc faire le moins de pauses possible, et avancer au rythme le plus rapide possible. Ainsi, ils devraient réduire le voyage d'au moins une journée, et espérer atteindre Dodge au bout de trois jours seulement.

Malheureusement, il fut difficile pour le pistolero de remonter à cheval, même aidé par sa femme. Et le voyage allait se montrer très éprouvant. Notamment avec cette impression permanente que quelque chose n'allait pas dans leur mission, sans pour autant être capable de mettre le doigt dessus...

Une impression des plus frustrantes...
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