Western Story
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 Un réveil difficile

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Nina Fernandez

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MessageSujet: Un réveil difficile   Un réveil difficile EmptyVen 10 Avr - 17:36

L’herbe verte et grasse sous ses pieds nus accueillait chacun de ses pas avec une infinie douceur et procurait à la jeune femme une intense sensation de bien-être. Un soleil printanier venait réchauffer son visage de ses rayons sans pour autant la brûler. Au contraire, la température était idéale. Elle ne portait qu’une simple robe d’un blanc pur qui tranchait avec sa longue chevelure sombre. Sa beauté et l’impression de paix qui se lisait sur son visage aurait pu faire penser à un ange. Nina était seule dans cet Éden de verdure mais elle pouvait entendre un peu partout autour d’elle les rires cristallins caractéristiques de l’enfance. Et ce son innocent lui apportait une joie indicible. Elle n’avait aucun souvenir et pourtant, son esprit n’était que sérénité. En fait, c’était comme si elle évoluait dans une autre forme de conscience. Elle percevait divers stimuli, mais rien de concret. Comme si elle avait atteint un niveau de paix intérieure qui l’avait détachée des choses matérielles.

Au bout d’un temps indéterminé, elle parvint à une source qui jaillissait de la terre. Doucement, elle s’agenouilla devant et les mains en coupe, vint recueillir le liquide d’une pureté inégalée. Elle porta ses mains à ses lèvres et avala une gorgée. Il lui semblait n’avoir jamais goûté une eau aussi bonne et aurait souhaité ne plus en boire d’autre que celle-là. Tandis qu’elle buvait, une légère brise se leva, soulevant doucement ses cheveux. Autour d’elle, de petits pétales roses s’étaient mis à tournoyer en une valse apaisante. Lorsqu’elle fut désaltérée, Nina s’allongea avec nonchalance dans l’herbe, admirant le ciel bleu qui lui tenait lieu de plafond. Le clapotis de la source la berçait tandis que les fleurs continuaient de caresser son visage avec la brise. De la conversation qui se tenait à ce même moment juste à côté d’elle, elle ne perçut rien.

- Je vous avais prévenu qu’il ne découlerait que de mauvaises choses de tout cela. Que fait-elle ici ? Qui l’a amenée ?
- Son âme a trouvé seule le chemin. Inutile de t’alarmer.
- Que son âme ait pris le chemin de notre demeure n’est pas la question. Nous avons échoué.
- Tout n’est pas perdu, il y a toujours l’enfant.

Ce n’était pas la première fois que ces quatre voix devisaient sur le sort de Nina. Ce ne serait sans doute pas la dernière.

- Il n’y avait qu’auprès de ses parents que cet enfant pouvait nous apporter quelque chose. Le voilà à présent privé de sa mère. Quant à son père, il est bien trop désespéré pour réagir. Nous n’aurions jamais dû t’écouter !
- Peut-être pourrions nous aider cet enfant à grandir en suivant malgré tout le chemin que nous avions tracé…
- Du temps et des efforts inutiles. Notre influence n’est plus ce qu’elle était. Elle ne sera jamais suffisante.
- Il a raison, seuls ses parents auraient pu le guider sur la bonne voie.

Un instant de silence suivit cette remarque pessimiste.

- Il y aurait bien une solution…
- Tu n’y penses pas ?
- Nous t’avons déjà écouté une fois en dépit de toutes nos règles. Et après ce désastre tu voudrais encore intervenir ? C’est hors de question.
- Avons-nous vraiment le choix ? Je pense qu’il n’a pas tort, c’est notre dernière chance.

Un lourd silence suivit ces paroles avant que les quatre entités ne se retirent résignées, non sans être une nouvelle fois intervenus sur le cours du destin.

Soudainement, le ciel s’assombrit tandis que de lourds nuages noirs s’amoncelaient au dessus de Nina. Elle se releva prestement, surprise par ce soudain changement dans l’environnement si paisible l’instant d’avant. La petite brise s’était muée en bourrasques qui manquaient de renverser la jeune femme. Une pluie torrentielle se mit à tomber et des éclairs déchirèrent l’horizon. Tout n’était plus que chaos autour d’elle et tandis que les éléments se déchainaient, elle reprenait peu à peu conscience d’elle-même à mesure que les souvenirs revenaient avec toute l’horreur qui les accompagnait. Puis un éclair, plus lumineux que les autres, atteignit la jeune femme en plein cœur et le monde qui l’entourait disparut…

-----------


… quand elle ouvrit les yeux.

Nina était restée plongée dans un coma profond durant près de trois semaines. Il avait fallu deux jours entiers au petit groupe de guerriers et à l’homme médecine pour la ramener jusqu’au village des apaches. Le sorcier faisait tout ce qu’il pouvait pour la soigner mais la blessure était de celle qui dépassait largement ses compétences et lorsqu’il s’éveillait des rares repos qu’il s’accordait, il était toujours étonné de la trouver encore en vie. A leur retour, le sachem, en découvrant qu’il s’agissait de sa fille spirituelle, avait décidée de lui céder son propre tipi afin qu’elle soit installée du mieux possible. Lorsque Colton arriva accompagné d’Anoki, une journée et demie plus tard, il trouva son épouse toujours inconsciente, allongée dans le tipi du chef indien.

Afin de pouvoir la soigner, l’homme-médecine l’avait débarrassée de ses vêtements et seule une couverture masquait sa nudité. Le visage de la jeune femme semblait incroyablement paisible et on aurait pu facilement la croire endormie si une tache sombre sur la couverture n’était venue rappeler le sang qui suintait toujours de sa blessure. En plus des soins qu’il prodiguait à la jeune femme, le sorcier priait constamment les esprits afin qu’ils permettent à la jeune femme de guérir. Mais il ne nourrissait pas grand espoir de ses efforts. Il en avait vu des blessés durant sa vie et son expérience montrait que même le plus fort des guerriers ne s’était jamais relevé d’une telle blessure. Il était déjà surprenant que Nina n’ait pas encore rejoint le monde des morts et le vieil indien doutait qu’elle se réveille un jour. Il essayait d’ailleurs de préparer le pistolero à cette idée, difficilement acceptable pour le jeune homme.

Depuis qu’il était arrivé au village, le mercenaire passait ses jours et ses nuits enfermé dans le tipi où reposait sa femme agonisante. Il aurait même sans doute négligé de se nourrir si le sachem, son épouse et Anoki ne s’étaient pas associés pour l’y obliger. Les jours et les semaines se succédèrent ainsi sans que l’état de la jeune femme n’évolue. Et puis un matin, contre toute attente, sa main remua légèrement dans celle du pistolero. Son sommeil n’était plus aussi paisible et elle commença à s’agiter tandis que la fièvre la gagnait. Des murmures incompréhensibles et des gémissements s’échappaient de ses lèvres, trahissant une grande souffrance et une grande détresse. Ce n’est qu’en début de soirée qu’elle ouvrit les yeux pour la première fois.

Elle se sentait extrêmement et de larges cernes cerclaient ses yeux. Du bout des lèvres, elle murmura le nom de son époux et le regard qu’elle posa sur lui était empli de détresse. Au pris d’un effort considérable, elle porta une main à son ventre meurtri, serrant un peu plus fort celle de Colton dans l’autre. Des larmes silencieuses coulaient sur ses joues. Une heure s’écoula ainsi sans qu’elle prononce le moindre mot. Puis, épuisée, elle sombra cette fois dans le sommeil et non plus dans l’inconscience.
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Colton Wales
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MessageSujet: Re: Un réveil difficile   Un réveil difficile EmptySam 11 Avr - 15:18

Trois semaines avaient passé depuis l'arrivée de Colton au village des Apaches, mais sa présence s'était rapidement montré inutile, vu que Nina, installée dans le tipi du sachem, demeurait inconsciente, sous les bons soins de l'homme-médecine, qui ne se reposait que très rarement, prenant son cas très à cœur. Le mercenaire, quant à lui, se rongeait les ongles, trop inquiet pour se permettre de quitter un peu la tente pour respirer, pour manger, ou même pour dormir. Généralement, il se passait plusieurs jours avant qu'il ne finisse par s'écrouler de sommeil, moment ou les indiens le transportaient dans un autre tipi, et l'installait correctement, pour le retrouver, le plus souvent vingt-quatre heures après, de nouveau aux côtés de sa femme pendant plusieurs jours, et le même schéma se reproduisait. C'était presque la même chose pour la nourriture et la boisson. L'estomac du jeune homme était véritablement incapable de quémander quoi que ce soit, et ce fut donc un tour de force de la part d'Anoki et du chef de forcer le jeune homme à s'alimenter. A dire vrai, Wales était très inquiet pour son amante, mais plus vraiment pour l'enfant. Pour lui, sa progéniture n'avait pas survécu à l'éventration et au fait de se faire arracher de plus profond des entrailles de sa mère, et les paroles rassurantes des indiens à ce sujet n'avaient pas le moindre effet sur lui.

Puis un soir, contrairement à ce que le sorcier, qui avait presque perdu espoir, avait pu imaginer, Nina revint dans le monde des vivants, ouvrant furtivement les yeux. Depuis le matin, la jeune femme de sommeillait déjà plus aussi paisiblement, et tous avaient cru que sa fin était proche. Colton lui-même s'imaginait déjà devoir enterrer son épouse, et cette perspective l'avait rempli d'une rage noire à l'égard des agresseurs, et il avait manqué de faire feu sur le sachem en l'interrogeant, le menaçant de son colt :


"Qui a agressé Nina de cette façon ? Dites-le moi."

"Pour quoi faire ? Tu voudrais te jeter dans la gueule du loup, et abandonner ta femme alors qu'elle vit peut-être ses dernières heures ?"

"Si elle n'a plus beaucoup de temps à vivre, alors je veux m'assurer que chacun des salopards qui lui a fait ça aura souffert de la même façon. Et ce n'est certainement pas vous qui allez m'en empêcher."

Non. Certainement pas. Le sachem le savait pertinemment, vu que quelques jours plus tôt, Cole était arrivé comme un dément dans le village, hurlant à qui mieux mieux, armé de sa carabine, et tirait sur tout ce qui bougeait. Lorsque le pistolero s'était montré à sa vue, le fermier, en pleine crise de nerfs, lui avait expliqué qu'il avait suivi ses traces, que tout était de sa faute si sa famille avait été massacrée, et qu'il allait lui faire payer. Tout aurait pu se calmer, on aurait pu lui montrer que Wales n'y était pour rien, puisque sa propre amante avait été agressée de la même manière, mais personne n'eut le temps de prononcer un mot, puisque le mercenaire avait déjà agi, tirant une balle pile entre les deux yeux de Cole, l'interrompant au beau milieu d'une phrase, le tuant avant même qu'il n'ait touché le sol. Colton avait exécuté un de ses amis de sang-froid, sans la moindre pitié ni compassion, et n'avait même pas jeté un regard à son cadavre lorsque les Apaches avaient voulu discuter sur ce qu'ils allaient en faire. Anoki, lui, était terrorisé. Le Colton Wales qu'il avait connu avait trop changé. Il ne prenait plus la peine de tenter de négocier, et tuait sur-le-champ, même si son adversaire était un de ses amis. Qu'avait-il donc pu subir pour qu'il perde ainsi son humanité ?

Après ce bref rappel de la situation, le sachem rouvrit les yeux, fixant Colton, qui le pointait du canon de son arme, avant de répondre :


"Des indiens d'une autre tribu. Ceux de la Réserve. Leur sorcier a visiblement eu vent de la naissance de votre enfant, et il a souhaité s'en emparer."

"Pourquoi ? En quoi le rejeton d'un mercenaire américain et d'une Hors-la-Loi mexicaine peut bien les intéresser ?"

"Je n'en sais pas plus que toi, mon ami... Tout ce que je sais, c'est que ton enfant est en vie."

"Fermez-la. Aucun gosse ne pourrait survivre à ça. Inutile de me bercer d'illusions, chef. J'en ai eu ma dose, et ça ne permet pas d'affronter la réalité."

"Et que feras-tu ? Tu me tueras avant d'aller t'occuper seul d'eux ? Tu subiras le même sort que Nina. Et eux ne tenteront pas de te garder en vie, je peux te le garantir."

"Au moins j'aurais fait quelque chose d'utile..."

Et sans un mot de plus, Wales rengaina son arme avant de sortir du tipi ou logeait le chef, en attendant que le sien, qui protégeait Fernandez, soit de nouveau libre. Ce qui, selon l'avis du pistolero, n'était pas pour longtemps. Retournant auprès de sa femme, il s'installa néanmoins auprès d'elle, avant de lui reprendre la main. Il demeura dans cette position, les yeux dans le vague, pendant plusieurs heures. La jeune femme allait mourir de toute façon. Il n'y avait plus d'espoir. Sa décision était prise, il ferait un massacre parmi les indiens de cette tribu, et n'aurait pas la moindre compassion, que ce soit pour les femmes, les enfants ou les vieillards. Pas un seul ne survivrait à sa fureur. Et s'il venait à y survivre tout de même, alors il grimperait au sommet du Canyon, avant de se jeter dans le vide. Plus rien n'avait le moindre intérêt à ses yeux, alors pourquoi continuer à vivre, si Nina n'était plus à ses côtés ?

Ce fut donc avec surprise que Wales vit sa femme ouvrir les yeux, pour la première fois depuis trois semaines. Si elle eut la force de prononcer le nom de son amante, ainsi que de pleurer en touchant ce qui restait de son ventre, elle finit à nouveau par sombrer dans le néant au bout d'une heure. Serrant encore la main de sa bien-aimée, le mercenaire finit par se relever, et, sans un mot, quitta la tente. Lorsqu'Anoki le retrouva, le pistolero était dans la réserve d'armes des Apaches, et il fut surpris de constater que son ami s'était marqué le corps d'un grand nombre de peintures de guerre, à la manière de la tribu, et avait pioché un nombre incroyable d'armes. Sans s'occuper de son manteau, le jeune homme était torse nu, et s'était attaché trois ceinturons de munitions, s'était emparé d'un fusil, de plusieurs tomahawks, d'arcs et de flèches, mais également de bâtons de dynamite et de nombreux pistolets.


"Colton. Elle n'est pas morte..."

"Elle le sera bientôt."

"Et tu voudrais qu'elle meure sans t'avoir à ses côtés ?"

"Qu'est ce que ça changera ? Tout ce qui m'intéresse, c'est de faire la peau à ces fumiers."

"Et qu'est ce que ça changera ?"

Rechargeant son arme, Colton saisit soudainement un couteau et le lança violemment. Il se planta dans un arbre, à quelques centimètres du visage d'Anoki.

"Mon humeur..."

S'écartant de la lame meurtrière, le guerrier regarda son ami. Son âme s'était-elle tant obscurcie en si peu de temps ? Comment était-ce possible ? Plus aucun espoir n'animait son cœur ni même son âme. Au fond de lui-même, il semblait prêt à mourir en agissant ainsi.

"Wales ! Nina ne touche plus les Plaines Éternelles, comme elle le faisait avant. Elle ne fait que dormir, et reviendra bientôt parmi nous."

"Ferme-la. J'en ai soupé de vos tentatives de consolation. Si tu veux vraiment m'aider, alors contente-toi de prendre des armes et de me suivre. Le reste, je m'en balance."

Armé comme jamais, le jeune homme sella son cheval, et installa les armes ou il le pouvait, prêt à déclarer seul la guerre à tous les indiens de la Réserve. Et ce ne serait certainement pas quelques gens qui pourraient le faire fléchir. Sans le moindre regard pour Anoki, pour le sachem ou même pour la tente ou se trouvait Nina, le jeune homme piqua des deux, et quitta au trot le village. Si les indiens avaient pu voir son visage, ils auraient cru y voir un esprit démoniaque, tant la fureur qui l'habitait était presque palpable...
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MessageSujet: Re: Un réveil difficile   Un réveil difficile EmptyDim 12 Avr - 15:05

À peine Nina avait-elle à nouveau sombré dans le sommeil que Colton quitta son chevet. Malgré le fait qu’elle soit sortie du coma, il semblait avoir perdu tout espoir qu’elle survive. Son chagrin était tel qu’il ne voyait pas que ce réveil si bref soit-il était un excellent signe. Si sa blessure au ventre n’était pas tout à fait guérie, elle avait tout de même bien entamé sa cicatrisation durant les trois semaines d’inconscience de la jeune femme. À présent qu’elle était revenue parmi les vivants, son corps entier pourrait à son tour commencer à se rétablir et il y avait maintenant un réel espoir que la mexicaine s’en sorte. Mais avec le départ du pistolero, les visions de l’homme-médecine devenaient beaucoup plus pessimistes. Dans l’état de faiblesse où elle se trouvait, Nina avait besoin de bien plus que de simples soins pour vivre. Elle devait en avoir envie pour se battre. Et le sorcier n’avait pas besoin de l’aide des esprits pour deviner qu’elle se laisserait dépérir sans son époux à ses côtés.

Cependant, il voyait bien aussi que Colton avait perdu tout espoir et qu’il ne serait pas d’un grand soutien dans cet état d’esprit. L’envie de vivre semblait l’avoir déserté lui aussi et ce n’était pas en l’obligeant à rester qu’il la retrouverait. La situation semblait sans issue. Et pourtant, il y avait cet enfant qui était toujours en vie. Les esprits le lui avaient assuré dans ses visions. Ils lui avaient prédit qu’il serait promis à un grand avenir et que de lui naîtrait un nouvel espoir. Oui, il y avait peut-être encore une chance de les sauver. En regardant le mercenaire s’éloigner du village au trot, l’homme-médecine s’approcha d’Anoki. Lui seul pourrait intervenir auprès de son ami pour changer les choses.

- Rattrape-le et reste avec lui. Tu dois l’empêcher de commettre l’irréparable. Il court droit à la mort et si par miracle il survivait, il aurait détruit son âme. Nina n’est pas encore morte mais s’il veut la sauver, il doit revenir près d’elle… et lui ramener leur enfant. Tu dois le convaincre.

Hochant simplement la tête aux paroles de l’homme-médecine, le guerrier s’empressa d’enfourcher un cheval et de partir au galop pour rattraper son ami. La tâche qui lui revenait n’était pas simple mais il ferait de son mieux pour la mener à bien. De son côté, le sorcier regagna le tipi où reposait Nina pour veiller sur la jeune femme. Il ne pouvait que prier les esprits pour qu’Anoki réussisse dans sa mission et que le mercenaire revienne assez vite.

Lorsque la mexicaine ouvrit les yeux pour la seconde fois, elle réclama à nouveau son époux d’une voix faible. Le sachem, présent à son chevet à ce moment-là lui expliqua doucement les circonstances du départ du mercenaire, lui assurant sans trop y croire lui-même qu’il reviendrait. Nina écouta en silence, le regard empli d’une tristesse indicible. En fait, elle cessa tout simplement de parler à partir de cet instant. Le chagrin qui se lisait sur son visage, à chaque fois qu’elle était éveillée, était déchirant. Les jours passèrent et l’état de la jeune femme préoccupait le sorcier. Colton reviendrait-il ? Et si oui, ne serait-il pas déjà trop tard ?

La blessure de la mexicaine continuait d’aller en s’améliorant et même si elle laisserait une vilaine cicatrice, ce n’était pas elle qui inquiétait l’homme-médecine. En revanche, malgré la guérison, la jeune femme se dégradait de jour en jour. Elle refusait presque systématiquement de s’alimenter et le vieil homme ne parvenait à la nourrir qu’en l’obligeant à avaler quelques gorgées de soupe. Mais le peu qu’elle avalait ne suffisait pas à lui redonner quelques forces et elle avait considérablement maigri. Chaque jour, avec l’aide de d’un guerrier, le sorcier la portait à l’extérieur pendant une heure ou deux. Il espérait ainsi lui redonner goût à la vie en lui montrant celle du village. Mais lors de ces sorties, elle se contentait de fixer avec un regard vide la direction par laquelle Colton était parti, laissant les larmes inonder son visage.
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MessageSujet: Re: Un réveil difficile   Un réveil difficile EmptyDim 12 Avr - 17:55

Qu'est ce que l'espoir, l'amour, la haine, le karma ? Des sentiments que seuls les êtres humains sont à même d'éprouver à l'égard de leurs semblables, ou de simples mots, assignés à des impressions particulières ? Pour l'instant, une telle question philosophique n'intéressait aucunement le pistolero, toujours en route, au trot, en direction de la Réserve indienne. Effectivement, ceux qui y vivaient n'avaient acceptés le traité de paix avec les visages pâles que dans le seul but de ne jamais entraîner de guerre, ni de meurtres, et ainsi, apporter une relation durable et équitable entre les deux peuples. Malheureusement, les blancs n'avaient pas été aussi honnêtes qu'ils l'avaient prétendu, et la tribu avait fini parquée sur un terrain réglementé, tandis qu'eux trahissaient tous leurs engagements. Il était donc évident qu'un jour ou l'autre, les réservistes allaient choisir de déterrer la hache de guerre, et par conséquent, de revendiquer ce qu'on leur avait si aisément interdit depuis bien trop longtemps. Et lorsque ce jour viendrait, ce serait la guerre. Et ce n'était pas bon.

C'était même mortel.

Lorsqu'un bruit de sabots résonna aux oreilles de Colton, il se retourna sur-le-champs, revolver à la main, prêt à faire feu, avant de constater que c'était Anoki qui le rejoignait. En fin de compte, le jeune guerrier avait fini par accepter l'invitation du mercenaire, et s'était également armé avant de sauter sur son cheval pour rejoindre son ami. Longue fut leur discussion, car le jeune indien n'avait de cesse de tenter de convaincre son frère de sang, incapable d'accepter la moindre once d'espoir en son âme, et refusait obstinément de croire que Nina ou même que son enfant pouvaient être encore en vie après tout ce qu'ils avaient vécu. Néanmoins, une remarque d'Anoki figea le jeune marié comme une statue de sel :


"Et si en te faisant tuer par les Réservistes, et que Nina était toujours vivante, tu ne crois pas qu'elle en mourrait de chagrin ?"

Sitôt que cette phrase fut prononcée, Wales se figea sur-le-champs. Et si l'indien disait vrai ? Et si Nina avait toujours un espoir de survie ? Mais soupirant, il secoua la tête, avant de prendre un peu plus d'avance :

"Elle est déjà morte..."

Le voyage dura trois jours avant d'atteindre la Réserve, temps que l'esprit de Colton mit à profit afin de mieux le torturer, de soumettre son esprit à une question plus qu'agaçante, écrasant chacun des atomes de son désir de quitter le monde des vivants pour rejoindre la sphère spectrale, craignant que sa femme soit toujours en vie, et ne le suive dans la tombe parce qu'il n'aurait pas voulu écouter les conseils d'un ami. Ce fut donc à l'aube du troisième jour, alors qu'Anoki venait de se lever, et qu'il découvrit son ami en train de s'occuper du feu, que celui-ci déclara :

"Ou est mon enfant ?"

Cette phrase arracha un sourire à Anoki, qui expliqua néanmoins qu'il n'en savait rien. Affirmation qui énerva le pistolero au plus haut point.

"Tu n'en sais rien ?! Alors qu'est ce qu'on fait ? On retourne la Réserve tipi par tipi, jusqu'à la retrouver ? Ou bien on menace de tout dynamiter jusqu'à ce qu'ils nous le rende gentiment ?!"

"Allons, mon ami... Ce genre d'obstacle t'a-t-il déja empêché d'accomplir une de tes missions ? Imagine-toi que tu es en train de te battre pour récupérer le bien d'une autre personne, et qu'une énorme récompense t'attendra à ton retour. Cette récompense sera la survie de ta famille. Tu as toujours su garder la tête froide dans ces moments, alors pourquoi..."

"J'ai torturé à mort des hommes."

Wales releva un regard sombre vers son ami, avant de poursuivre :

"Ils nous ont torturé pour obtenir des informations que nous n'avions pas, et ils s'en sont pris à Nina pour me faire parler. Je n'ai pas pu m'en empêcher, et quand j'ai réussi à m'échapper, je me suis occupé de leur faire payer comme ils le méritaient."

Anoki se figea. Il était rare que son ami se laisse aller à de telles pulsions meurtrières. Se contentant habituellement de tuer sans émotions, uniquement pour protéger sa vie et ses intérêts, il avait désormais associé à sa précision une rage meurtrière que bien peu de personnes pouvaient véritablement se vanter de posséder. Mais malheureusement, si cette fureur démoniaque rend insensible à la douleur et aux remords, elle inhibe également toute forme d'amour, de compassion et d'espoir. Les tortionnaires avaient-ils donc tant fait de mal à Nina pour que son amant se transforme ainsi en une bête sans âme ? Car malheureusement, le sachem s'était trompé sur un point, tout comme l'Homme-Médecine. L'âme de Colton était déjà en lambeaux, et il y avait de fortes chances pour que rien ne puisse jamais lui redonner son éclat naturel. Quelle tristesse de constater qu'un si jeune homme avait pu subir une telle horreur.

Quelques heures plus tard, les deux alliés atteignirent la réserve et, d'un commun accord, choisirent de patienter jusqu'à la nuit, temps durant lequel Wales s'accorda un temps de répit à son esprit, afin de pouvoir mettre sur place un plan suffisamment efficace pour retrouver l'enfant, mais également pour apprendre à ces indiens à ne plus jamais s'en prendre à la famille du pistolero. Ce fut donc en pleine nuit qu'Anoki et Colton se glissèrent dans la réserve, sans faire le moindre bruit, plus discrets que des chats. Quelques minutes plus tard, un coup de feu retentit, et, quelques secondes plus tard, la grande réserve de nourriture des Indiens explosa dans un boucan défiant sans la moindre peine le tonnerre de Zeus. Aussitôt, se rendant compte de l'ampleur du désastre ainsi que du feu qui commençait à se propager, la plupart des Réservistes quittèrent leur tipi afin d'aider à étouffer l'incendie naissant, tandis que les deux intrus se faufilaient dans le village de la tribu. Il ne fallut que quelques minutes pour retrouver la seule tente gardée, et deux guerriers se montraient plus redoutables que des soldats de la cavalerie. Manque de chance pour eux, ils n'avaient rien vu venir, absorbés qu'ils étaient par la contemplation du feu qui s'élevait presque jusqu'aux nuages. L'un d'eux reçut un tomahawk en plein visage, tandis que le deuxième se voyait le crâne transpercé par une flèche. En plein dans l'oeil. Alerté par le bruit, l'Homme-Médecine en sortit, avant d'être soudainement saisi à la gorge par Wales, qui lui lâcha :


"Pense à la femme que tu as éventré pendant que tu meures, fils de chien..."

Et sans plus de cérémonie, le pistolero lui fit pivoter le cou, à 180°. Ce fut donc une serpillère sans vie qui heurta le sol, tandis qu'Anoki faisait son entrée dans le tipi. Des coups brutaux retentirent, et un jeune guerrier fut rapidement éjecté de la tente, K.O.. Certes, Wales n'avait aucune idée sur la responsable de l'éventration de sa femme, mais dans son esprit, seul un sorcier indien avait pu agir avec assez de dextérité pour ne pas causer la mort de l'enfant, si celui-ci était toujours en vie. Et heureusement, ce fut le cas. Les deux amis trouvèrent l'enfant à la peau légèrement mate, pleurant toutes les larmes de son petit corps, tandis que Colton se figeait, incapable de faire un geste de plus. C'était son enfant. Inutile de vérifier, il le sentait qu'il était bien le fruit de sa chair et de son sang. Aussi, lorsque l'indien saisit l'enfant et le déposa dans les bras du mercenaire, il sourit en prononçant :

"Toutes mes félicitations, Colton.. C'est une petite fille..."

Pendant de longues minutes, le jeune homme fut incapable de se remémorer qu'il se trouvait au beau milieu d'un village rempli d'ennemis, et que trop s'attarder pouvait s'avérer malsain pour leur santé. Aussi, Anoki remua l'épaule de son ami, afin de le ramener dans la réalité, et lui fit signe qu'il était plus que temps de partir.

Leur sortie de la Réserve ne fut guère plus difficile que leur entrée, bien au contraire. L'incendie avait tant monopolisé l'attention des autres indiens que personne n'avait prêté la moindre intention aux intrus. Ce fut donc sans la moindre lésion qu'ils s'en sortirent sains et sauf.


"C'est terminé, mon ami... Nous pouvons repartir..."

Mais le mercenaire s'était de nouveau laissé hypnotiser par les jolis yeux verts de sa fille. Sitôt que celle-ci avait atterri dans les bras de son père que ses pleurs et ses cris avaient subitement cessés, et elle s'était montré incroyablement calme au contact du pistolero. Les étrange marques blanches dont les indiens lui avaient peinturluré le corps pourraient ne jamais s'enlever, mais elle restait cependant bel et bien la fille de Wales. Une minuscule toison noire recouvrait sa tête, et se transformerait certainement en une sublime chevelure brune avec le temps.

Trois jours supplémentaires furent nécessaires pour rentrer au village des Apaches, pendant lequel Colton nourrit l'enfant avec de l'eau et un peu de lait de chèvre, qu'Anoki avait apporté au cas ou, jusqu'à ce que l'enfant retrouve sa mère. Pas une fois la petite fille ne cria ou ne pleura, se contenter de sourire à son père, et de dormir profondément à ses côtés. Jamais le mercenaire n'aurait imaginé qu'une telle chose fut possible.

Ce fut donc au bout de trois journées d'un pénible voyage que les alliés atteignirent de nouveau le village, et ce fut d'un pas léger que Colton se dirigea, l'enfant dans les bras, vers la tente du sachem.
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MessageSujet: Re: Un réveil difficile   Un réveil difficile EmptyDim 12 Avr - 19:58

Une longue semaine s’écoula, durant laquelle Nina s’affaiblit de jour en jour. Elle avait considérablement maigri et son visage était devenu terne, elle avait constamment les traits tirés. Elle avait si peu de forces qu’elle était incapable de tenir assise seule. Peu à peu, elle se laissait mourir. Les mêmes questions revenaient sans cesse dans son esprit tandis que des larmes intarissables coulaient constamment sur ses joues creusées. Qu’avait-elle fait pour qu’on lui arrache ainsi son enfant avec autant de cruauté ? Pourquoi Colton l’avait-il abandonnée ? Pourquoi l’avait-il laissée seule pour affronter cette épreuve ? Le sachem lui avait assuré qu’il reviendrait, mais Nina n’y croyait pas. Elle connaissait son époux. Elle savait qu’il voudrait la venger et que son aveuglement le conduirait droit au suicide. Sans lui, elle n’avait plus la force de se battre pour survivre et espérait simplement que la mort viendrait la prendre assez vite pour qu’elle n’ait pas le temps d’apprendre celle de son amant.

Épuisée tant physiquement que moralement, la jeune femme passait de plus en plus de temps à dormir. Mais son sommeil était loin d’être réparateur tant il était peuplé de rêves angoissants. Sans cesse, elle revivait la scène barbare qui s’était jouée à la ferme. Et à chaque fois, il lui semblait qu’on lui arrachait le cœur en lui prenant son enfant. Et pourtant, il y avait ce rire cristallin qu’elle avait entendu pendant son coma. Ce rire enfantin qui la hantait. À chaque fois, le réveil était plus difficile. À moins d’un miracle, les jours de la jeune femme étaient comptés. Mais au bout de cette longue semaine, le miracle se produisit.

Apercevant au loin les deux cavaliers tant attendus, le sachem se précipita au chevet de sa fille spirituelle pour lui annoncer le retour de son époux. D’abord hésitante, craignant d’y croire, Nina finit par esquisser un triste sourire. Le chagrin alourdissait toujours son cœur mais elle ne serait plus seule pour porter ce poids. Mais lorsque son amant pénétra à l’intérieur du tipi, la peine immense, qui avait menacé d’engloutir la jeune femme ces derniers jours, s’envola aussitôt et son cœur s’arrêta de battre une fraction de seconde. Malgré la conviction qui ne l’avait jamais quittée, elle n’avait pas osé espérer. Les larmes qui coulaient sur ses joues à présent étaient des larmes de joies et malgré son état de faiblesse, elle parvint à se redresser sur sa couche, prenant appui sur un coude, son autre bras tendu vers le pistolero.

L’instant d’après, Colton était près d’elle et déposait avec délicatesse le petit être dans les bras de sa mère. Avec pudeur, le sachem s’était éclipsé, laissant les deux amants à leurs retrouvailles. Nina avait l’impression que son cœur allait exploser tant il était empli d’une joie immense après le vide et le désespoir des jours précédents. De longues minutes s’écoulèrent avant qu’elle ne retrouve l’usage de la parole. Tenant sa fille contre elle, elle ne la quittait pas des yeux, comme si elle craignait de la voir disparaitre à nouveau si elle détournait le regard. Avec douceur, elle caressait le visage de l’enfant comme pour vérifier qu’elle était bien réelle, que ce n’était pas un rêve. Puis lorsqu’elle fut bien certaine qu’elle vivait bien la réalité, elle leva les yeux vers son époux. Malgré la fatigue, malgré l’amaigrissement, malgré les traits tirés, malgré les cernes sous ses yeux, le bonheur qui se lisait sur son visage était tel qu’il la rendait belle malgré tout.

- Je savais qu’elle était vivante, j’ai entendu son rire.

Puis agrippant le mercenaire par le cou pour approcher son visage du sien, elle l’embrassa avec passion avant de reprendre.

- J’ai cru que je t’avais perdu… que je vous avais perdus tous les deux… j’ai eu si peur… merci… je savais qu’elle n’était pas morte… si tu savais comme je t’aime…

Après une semaine de silence, elle devenait intarissable et chacune de ses paroles étaient entrecoupées de baisers destinés à son amant. Elle enchainait des propos sans suite. Elle avait tant à exprimer que tout se mélangeait et franchissait ses lèvres en même temps. Et puis au bout d’un moment, elle parvint à contrôler son émotion et reprit son calme. Colton l’aida à s’assoir tout à fait sur sa couche, l’entourant de ses bras afin qu’elle puisse s’appuyer contre son torse. Ils contemplèrent ainsi longuement leur fille qui dormait paisiblement dans leurs bras réunis. Nina ne se lassait pas de la regarder et mémorisait chaque détail dans son esprit. Elle remarqua alors une petite tache rose sur le poignet de la petite fille. Une tache de naissance semblable à celle qu’elle-même portait. Tournant la tête pour regarder son époux, elle commenta :

- On dirait un oiseau, une colombe en train de prendre son envol.

Puis reposant son regard sur l’enfant, elle ajouta :

- En apache ça se dit « Luyu ». Qu’en dis-tu ?

Les jours qui suivirent n’eurent rien de comparables avec ceux qui avaient précédé. Un changement spectaculaire s’était opéré chez la mexicaine et son état s’améliora plus rapidement encore que l’homme-médecine ne l’avait espéré. Elle accepta à nouveau de s’alimenter normalement et retrouva les forces qui l’avaient abandonnée. Elle était à présent habitée par une telle rage de vivre qu’elle progressait de jour en jour et fut bientôt assez forte pour faire quelques pas à l’extérieur. Au fil du temps, elle reprit du poids et son visage perdit cet air malade. Nina était heureuse et son bonheur était visible.
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Colton Wales
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MessageSujet: Re: Un réveil difficile   Un réveil difficile EmptyDim 12 Avr - 23:26

Si Colton avait pu prévoir quelle réaction Nina aurait eu à son approche... Il ne s'y serait pas plus soustrait. Il avait tant craint de la perdre, que le moindre de ses baisers était comme un paradis sur Terre. Un douche de bonheur glacé le ramenant dans cet univers d'euphorie qu'ils avaient connu, pendant deux longues semaines, sans penser un seul instant à la petite chose qu'ils allaient engendrer durant leurs étreintes. Et désormais, après tant de temps à subir ennuis après ennuis, après avoir frôlé la mort d'aussi près, les deux amants aspiraient juste à la paix, ne serait-ce que le temps d'obtenir un soupçon de repos pour le petit être qui sommeillait désormais entre leurs bras réunis. Ce fut à cet instant que la jeune femme fit remarquer à son époux la tâche de naissance en forme de colombe sur le poignet de la petite fille. Cette minuscule petite tâche décida, à elle seule, du nom qu'elle porterait durant la totalité de son existence. Luyu. Un nom que le jeune père accepta au fin fond de son âme meurtrie dès l'instant ou il franchit la barrière des lèvres de son épouse. Comme une sentence que l'on a pas d'autre choix que d'accepter. Et pourtant, cette sanction était loin d'être pénible, mais elle ne serait pas pour autant annonciatrice de paix comme l'était le bel oiseau.

Dès le soir-même, Nina recommença à se nourrir et à boire décemment, retrouvant le sommeil, du moment que son amant et sa fille demeuraient à ses côtés. Au bout d'un mois, la jeune femme retrouva son état physique et mental d'autrefois, et semblait même prête à traverser le désert d'une traite, sans la moindre pause, tant elle débordait d'énergie au matin. A croire que plus rien ne pourrait l'arrêter, tant que son mari et la petite Luyu demeuraient à ses côtés, elle se montrerait invincible.

Mais malgré sa vaillance croissante, Colton se mit à songer qu'il serait plus que temps de partir. Pourquoi ? Peut-être parce que le climat ne lui convenait plus. Oui, le jeune homme pensait avant tout au bien-être de sa famille, et Dodge demeurait un endroit relativement calme pour y élever un enfant, mais d'un autre côté, c'était à cet endroit que les amants avaient été enlevés et torturés. A chaque fois que le mercenaire y repensait, il avait l'impression qu'on lui arrachait le coeur à la petite cuillère. Comme s'il était une mouche qu'un enfant s'amusait à arracher les ailes. Et pourtant, intérieurement, il sentait qu'il devait s'y rendre. Et chaque fois que son regard croisait celui de Nina, il y lisait le même désir. Pourquoi le désir de se rendre à Dodge était-il si puissant ? Wales n'en avait pas la moindre idée, mais il savait pertinemment qu'il avait toujours suivi son instinct, et que les fois où il était allé à leur encontre, tout était très mal allé.

Lorsqu'il partagea son avis avec sa femme, celle-ci confirma son opinion, et, après des adieux déchirants avec la plupart des Apaches, notamment P'tit Loup, qui s'était beaucoup attaché à Luyu, jurant de la protéger au péril de sa vie. Néanmoins, leur départ ne faisait aucun doute, et ils devraient s'en aller. Le chemin entre Dodge était sûr, mais le chef insista pour que deux hommes accompagnent les deux amants pendant un temps, et ce fut avec plaisir immense qu'Anoki se joignit à la troupe, même s'il semblait pertinent que Fernandez avait encore un compte à régler avec lui, bien que le fait qu'il lui ait sauvé la vie semble avoir effacé l'ardoise. P'tit Loup demanda à se joindre à la troupe, mais cela lui fut refusé, et on s'arrangea pour le placer sous la surveillance de quelqu'un de beaucoup plus rapide que lui...

Sitôt cette action achevée, les chevaux sortirent doucement du village, transportant leur précieux chargement, ainsi que l'espoir de toute la nation indienne. Chose dont rien ni personne n'était au courant. A l'exception des esprits à l'origine de ce complot gigantesque.

Au bout d'une demi-journée, la cité des Visages pâles fut en vue, et, pour ne pas être fusillés à vue, les deux gardes du corps rebroussèrent chemin, souhaitant bonne chance à leurs alliés. Alors qu'ils s'éloignaient, Colton ne put s'empêcher de lâcher :


"Ne vous en faites pas, mes amis... Dorénavant... Nous protégerons notre enfant comme il se doit. Plus personne ne touchera à ma famille..."

Pendant un instant, Anoki retrouva le visage de son ami d'autrefois, celui qui ne tuait pas sans raison, celui qui demeurait foncièrement honnête sous ses aspects de loup solitaire. Mais malheureusement, cette impression ne sembla durer qu'une fraction de seconde, et les deux amants reprirent leur avancée tranquille, jusqu'à entrer dans la ville, qui avait été autrefois leur berceau.

A peine franchirent-ils l'entrée de la ville qu'une longue silhouette se présenta à leurs yeux. Un grand sourire illumina le visage fatigué du shérif, tandis qu'il lançait :


"A croire que vous ne pouvez pas vous empêcher de venir dans le coin. L'air de notre belle ville est-il si pur ?"

"Pas aussi pur que celui qu'on respire à présent, shérif..."

"Mais... Qu'est ce que vous tenez dans vos bras, miss Fernandez ?"

Son regard avait été soudainement agrippé par la petite chose mouvante, enveloppée dans une toile légère, qui gigotait dans les bras de la Hors-la-Loi, ainsi que le ventre de celle-ci, nettement moins rebondi...
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